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"Hostiles" de Scott Cooper
L'histoire:
Hostiles, réalisé par Scott Cooper, relate l'histoire d'un légendaire capitaine
de l'armée, Joseph Blocker (incarné par Christian Bale) reconnu par les
siens comme étant un héros, à la discipline militaire incontestable mais
aussi un oppresseur impitoyable des peuples amérindiens. Avant qu'il
puisse percevoir sa pension, Blocker se doit d'accomplir une dernière
mission extrêmement désagréable, celle d'escorter Yellow Hawk
(Wes Studi), un chef cheyenne mourant et retenu avec sa famille
depuis sept ans, vers ses terres tribales. Sur son chemin, Blocker
prendra sous son aile Rosalee Quaid, seule survivante d'une famille
sauvagement assassinée par la redoutable tribu des comanches.
Ce western peu banal s'ouvre sur une citation de l'écrivain britannique
David Herbert Lawrence:« L’âme américaine est dure,solitaire et stoïque:
c’est une tueuse. Elle n’a pas encore été délayée. »
La violente première scène du film est un hommage à
"La prisonnière du désert", le chef-d'oeuvre de John Ford.
Tout d'abord, Rosamund Pike dit à sa petite fille de ne pas oublier sa
petite peluche, un clin d’œil à la petite fille du film de John Ford dont
on ne retrouve que la poupée après le massacre de la famille.
Et puis il y a ce plan inoubliable...
Si le scénario n'est pas exceptionnel, la lenteur du film, très inhabituelle
dans un western, donne à l'ensemble une ambiance pesante qui nous
prend de la première à la dernière seconde . Cela permet également de
bien comprendre l'extrême profondeur des personnages.
Ce western est une oeuvre complète qui aborde le thème du pardon, de
la responsabilité de chacun, de l'éthique, de la famille, de la foi.
On a tous en mémoire "La flèche brisée" de Delmer Daves, le premier
western qui ne nous montraient pas les indiens comme de vulgaires
sauvages.
« Hostiles » de Scott Cooper va plus loin encore . De façon extrêmement
violente, il réussit l'exploit de réconcilier les blancs et les Indiens .
Une réconciliation qui vient après un surenchère permanente de massacres.
Et comme le montre le titre du film au pluriel, chaque camp y avait sa part.
Christian Bale incarne admirablement un homme plein de colère et de
contradictions. Quant à la performance de Rosamund Pike, et après l'avoir
vu dans "Gone Girl", on ne peut que regretter de la voir plus souvent à l'affiche.
Les seconds rôles sont également tous très bons.
A noter la beauté des paysages et la qualité de la photographie. De plus,
la partition parfaitement maîtrisée de Max Richter n'est pas tout à fait anodine
à la réussite de ce très grand western.
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