• Stephane Audran, actrice fétiche de Claude Chabrol, est décédée.

    Lorsqu'on songe aux plus grandes actrices françaises de ces 50 dernières années on songe de suite à Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Isabelle Huppert, Brigitte Bardot ou encore Nathalie Baye.

    Mais il est rare qu'on pense à Stephane Audran qui vient de nous quitter aujourd'hui.

    Et pourtant, lorsqu'on regarde sa filmographie il est évident qu'elle n'a rien à envier à celles citées précédemment.

    Née à Versailles en 1932, fille de médecin, Colette Dacheville de son vrai nom, a suivi les cours de Charles Dullin au début des années 1950. 

    Après un premier mariage avec Jean-Louis Trintignant , et un début de carrière timide, elle obtient un petit rôle dans le film de Claude Chabrol " Les Cousins" (1959).

    Très vite le réalisateur et l'actrice vont entamer une liaison amoureuse.

    Chabrol l'impose dans ses films mais le succès n'est pas au rendez-vous. Il faudra attendre "Les biches", Ours d'argent à Berlin  (1968), pour que le réalisateur retrouve le succès de ses débuts.

    "La Femme infidèle" (1969), et surtout "Le boucher"(1970), ou elle est la jeune  institutrice, imposent définitivement Stéphane Audran comme une actrice de premier plan dans le cinéma français.

    Elle tentera par ailleurs sans grand succès une carrière aux États-Unis en tournant avec Anatole Litvak, Orson Welles et Samuel Fuller.

    Philippe Labro la fait tourner dans son premier film "Sans mobile apparent"(1971) .

    En 1972 c'est le grand  Luis Buñuel qui lui offre un rôle dans "Le Charme discret de la bourgeoisie".

    Autre film important : "Vincent, François, Paul et les autres" de Claude Sautet en 1973. 

    "Violette Nozière", de Claude Chabrol, lui permet de remporter le César de la meilleure actrice dans un second rôle en 1979.

    Stephane Audran, actrice fétiche de Claude Chabrol, est décédée.

    Qui a oublié  "Coup de torchon"(1981), de Bertrand Tavernier

     Le couple Chabrol-Audran  se sépare en 1980 mais continue à collaborer jusqu’en 2006.

    En 1987, elle tourne dans « Le festin de Babette » du Danois Gabriel Axel. Le film danois obtiendra l’Oscar du meilleur film en langue étrangère aux Oscars en 1988.


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  • Jean-Patrick Capdevielle est né à Levallois le 19 décembre 1945. Dès l'âge de 12 ans, il décide d'être comme Elvis. Il s'achète ses premiers blousons et sa première guitare à l'insu de ses parents. Il connaît sa période hippie et devient l'un des premiers en France  à partir sur les routes avec un sac à dos. "J'étais convaincu, comme pas mal d'imbéciles, que ma vie s'arrêterait à trente-trois ans, comme le Christ, Mozart et Gérard Philippe", affirme-t-il. Après de brèves études de médecine et de sciences économiques ("J'étais plus doué pour aller au cinéma que pour assister aux cours" admet-il), Il se lance dans le journalisme et commence à travailler au sein de SuperHebdo, Mademoiselle âge tendre, Salut les copains et Actuel. Au fil du temps, il deviendra même directeur artistique.

    Il commence à penser sérieusement à la carrière musicale dans les années 1960 après son voyage aux États-Unis. Il était alors à Londres et fréquentait Eric Clapton , le bar Speak Easy où il pouvait rencontrer les Beatles, Jimi Hendrix, les Rolling Stones et d'autres rockers anglais.

    Il voulait alors faire du rock mais devant la difficulté qu'il rencontre pour fabriquer cette musique en France, il se 

    consacre à la photographie et de la peinture. 

    Au bout de quelques temps, il s'en lasse et se met à composer ses premières chansons. Il décide alors de retourner en France. C'est ainsi qu'en 1978, il enregistre son premier 45 tours intitulé « Solitude » au style reggae.

    Remarqué par la maison de disques CBS, il signe avec eux en 1979 et se lance dans le rock. Il enregistre alors son album « Les enfants des ténèbres et les anges de la rue ». Le succès est assuré grâce au single « Quand t'es dans le désert ». L'album se vendu à 450 000 exemplaires .

    Les vers « Tous les rapaces du pouvoir menés par un gros clown sinistre plongent vers moi sur la musique d'un piètre accordéoniste » sont alors perçus  comme une critique du giscardisme .

    On remarque de suite en écoutant Capdevielle est fortement influencé par Bruce Springsteen. C'est encore plus évident sur ce morceau.

    Sur ce premier album on trouve également de superbes balades, " Salomé", et "Elle est comme personne".

    En 1980 sort l'album "Deux", on y retrouve les morceaux "C'est dur d'être un héros" ou "Oh Chiquita".

    Ces deux albums sont respectivement classés à la 27ème et 55ème place des meilleurs albums de rock français selon le magazine Rolling Stone.

     « Le long de la jetée » sort en 1981. Même si les critiques ont moins aimé cet album, moi j'aime beaucoup.

    Vraiment très springsteenien !

    En 1982 sort son dernier album rock ,« Ennemi public » 

    Puis en 1983, Capdevielle pète un câble. Il abandonne le rock et se met à faire des trucs improbables.

    Voici le commentaire d'un fan:

    "Le mystère Capdevielle demeure et demeurera toujours...

    Comment est-il possible qu'un homme, que dis-je qu'un poète, qu'un géant, et que sa musique, ait pu changer à ce point. Et en si peu de temps. 

    Car il y a deux Capdevielle, celui d'avant 1984, et celui d'après.

    Les 4 premiers albums studio puis le double live Dernier rappel sont simplement et absolument parfaits.Je possède les vinyls et les écoute encore régulièrement, en brayant à tue-tête. Et à leur écoute, mon corps s'emplie encore de frissons. J'en connais les textes par coeur depuis plus de 30 ans. Cette poèsie à mi-chemin entre Springsteen et Renaud, quelque peu Bashunguienne, Thiéfainienne, est tout bonnement unique, sublime, divine. Définitivement rock! Et quelle putain de voix!

    Mais définitivement c'est seulement ce que je croyais être, car mon monde (et le sien) s'est éffondré rapidement. Car quelle a été ma déception à la sortie de "Mauvaises fréquentations". La transformation était fulgurante, de l'ordre de l'impossible ou en tout cas de l'impensable. Sauf que c'était bien là dans mes oreilles, et sous mes yeux.

    Nouveau look de minet, maquillé, musique nulle, idem pochette, album guimauve, plus rien de rock... En gros il n'était plus le même en rien!

    Je me revois gamin écoutant "Halloween" me demandant si je n'étais en train de rêver, presque au bord des larmes.

    Un peu comme si Bruce Springsteen s'était transformé en Human League en un coup coup de cuillère à pot, ou plus précisément en moins d'un an de temps.

    J'étais ado et ma première grande désillusion date de ce moment précis.

    Depuis je n'ai plus rien suivi. Et Le mystère Capdevielle demeure.

    On termine avec ce petit entretien, et la naissance surprenante de « Quand t'es dans le désert ». 


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  • Nous sommes "Champion du Monde".

    Non , il ne s'agit pas d'un article qui fête les 20 ans(déjà) du titre de Zidane

    et sa bande en 1998.

    Il ne s'agit pas non plus d'une prédiction pour le mondial de juin prochain.

    Mais un souhait, pourquoi pas?

    Non, rien à voir avec le foot.

    Nous sommes juste les "Champion du Monde" du temps passé à table.

    2 heures et 13 minutes par jour exactement, voici notre record, juste 2 minutes

    de plus que les italiens. (cette fois-ci on est devant)

    Le podium est complété par un autre pays européen, la Grèce.

    A l'opposé, c'est l'Amérique du Nord, avec les USA et le Canada, qui expédie

    les repas ,( 1 heure et 2mn et 1 heure 5mn).

    Mais n'est-il pas logique lorsqu'on possède la meilleure cuisine du monde de

    passer plus de temps à table? 

    Il faut en effet du temps pour déguster ces multiples plats régionaux, tous

    ces produits de qualité  .

    Ces produits n'existent que par un savoir faire transmis de génération en

    génération.

    Il faut pour cela un apprentissage minutieux qui demande beaucoup d'amour

    du métier.

    Fromager, Charcutier, Pâtissier, Boulanger, Viticulteur......Il participent tous

    à cette spécificité bien française qu'est l'Art de la table.

    Vive la gastronomie française.

    P.S

    On termine en musique avec le premier extrait du nouvel album de
    Natalie Prass, qui sortira le le 1er juin prochain, "The Future & The Past".

    Voici ce qu'en dit les Inrocks.

    "Niveau look - bottines à paillettes, combinaison style éboueurs de la marie

    de Paris et gants Mappa bicolores -, on a des doutes. En revanche, il ne faut

    que quelques secondes pour céder aux charmes canailles de Short Court Style,

    premier extrait du nouvel album de Natalie Prass, The Future and The Past,

    à paraître le 1er juin prochain. Ecrit à chaud après l'élection de Trump, ce
    deuxième album de l'Américaine - après l'éponyme et superbe premier essai

    de 2015 - est présenté comme "festif et provocateur", avec des influences

    plus contemporaines (des touches R'n'B que l'on entend sur ce titre) mais

    aussi un ton léger et sucré emprunté à la pop des années 80. Enregistré

    comme le premier dans les studio Spacebomb de Richmond, Virginie,

    propriété de son ami Matthew E.White, The Future & The Past devrait

    ainsi totalement justifier son titre."


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  • "Hostiles" de Scott Cooper

    L'histoire:

    Hostiles, réalisé par Scott Cooper, relate l'histoire d'un légendaire capitaine

    de l'armée, Joseph Blocker (incarné par Christian Bale) reconnu par les

    siens comme étant un héros, à la discipline militaire incontestable mais

    aussi un oppresseur impitoyable des peuples amérindiens. Avant qu'il

    puisse percevoir sa pension, Blocker se doit d'accomplir une dernière

    mission extrêmement désagréable, celle d'escorter Yellow Hawk

    (Wes Studi), un chef cheyenne mourant et retenu avec sa famille

    depuis sept ans, vers ses terres tribales. Sur son chemin, Blocker

    prendra sous son aile Rosalee Quaid, seule survivante d'une famille

    sauvagement assassinée par la redoutable tribu des comanches. 

    Ce western peu banal s'ouvre sur une citation de l'écrivain britannique

    David Herbert Lawrence:« L’âme américaine est dure,solitaire et stoïque:

    c’est une tueuse. Elle n’a pas encore été délayée. »

    La violente première scène du film est un hommage à

    "La prisonnière du désert", le chef-d'oeuvre de John Ford.

    Tout d'abord, Rosamund Pike dit à sa petite fille de ne pas oublier sa

    petite peluche, un clin d’œil à la petite fille du film de John Ford dont

    on ne retrouve que la poupée après le massacre de la famille.

    Et puis il y a ce plan inoubliable...

    "Hostiles" de Scott Cooper

    Si le scénario n'est pas exceptionnel, la lenteur du film, très inhabituelle

    dans un western, donne à l'ensemble une ambiance pesante qui nous

    prend de la première à la dernière seconde . Cela permet également de

    bien comprendre l'extrême profondeur des personnages.

    Ce western est une oeuvre complète qui aborde le thème du pardon, de

    la responsabilité de chacun, de l'éthique, de la famille, de la foi.

    On a tous en mémoire "La flèche brisée" de Delmer Daves, le premier

    western qui ne nous montraient pas les indiens comme de vulgaires

    sauvages.

    "Hostiles" de Scott Cooper

     « Hostiles » de Scott Cooper va plus loin encore . De façon extrêmement

    violente, il réussit l'exploit de réconcilier les blancs et les Indiens .

    Une réconciliation qui vient après un surenchère permanente de massacres.

    Et comme le montre le titre du film au pluriel, chaque camp y avait sa part.

    Christian Bale incarne admirablement un homme plein de colère et de

    contradictions. Quant à la performance de Rosamund Pike, et après l'avoir

    vu dans "Gone Girl", on ne peut que regretter de la voir plus souvent à l'affiche. 

    Les seconds rôles sont également tous très bons.

    A noter la beauté des paysages et la qualité de la photographie. De plus,

    la partition parfaitement maîtrisée de Max Richter n'est pas tout à fait anodine

    à la réussite de ce très grand western.


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  • "Tout le monde debout" de Frank Dubosc. Une jolie comédie romantique.

    L'histoire : Jocelyn, homme d'affaires en pleine réussite, est un dragueur et un menteur invétéré. Lassé d'être lui-même, il se retrouve malgré lui à séduire une jeune et jolie femme en se faisant passer pour un handicapé. Jusqu'au jour où elle lui présente sa sœur elle-même handicapée...

    Une comédie française de qualité nous dit-on . On a déjà entendu ça de multiples fois, et  encore récemment avec "Le retour du héros", cette comédie avec Jean Dujardin censée rendre hommage au cinéma de De Broca et Rappeneau . Une évidence, le réalisateur Laurent Tirard a encore beaucoup à faire pour rejoindre ses 2 illustres ainés.

    C'est donc avec une certaine crainte que je suis allé voir la comédie de l'humoriste Frank Dubosc, d'autant plus que celui-ci possède un humour qui ne fait pas toujours dans la dentelle.

    Dès les premières images on se rend compte de la qualité de la photographie, et aussi que le réalisateur a bien soigné chaque plan ,des habitudes abandonnées depuis trop longtemps dans la comédie française habituelle .

     J'ai toujours trouvé qu'il y avait un coté éternel adolescent chez le comique normand. La  sensibilité positivement naïve dont il fait preuve parfois dans ce film me conforte dans cette idée. 

    (Dans "L’hôtel de la plage-1978) 

    "Tout le monde debout" de Frank Dubosc. Une jolie comédie romantique.

             

    On sent que Frank Dubosc a bien travaillé son scénario. Il a aussi compris qu'une commédie réussie  ne consiste pas à enchainer les gags, à trop les appuyer. Il a su alterner avec finesse humour et émotion.

     

    Le duo Franck Dubosc et Alexandra Lamy fonctionne merveilleusement . Le réalisateur sait également qu'il n'y a pas de bon film sans de bons seconds rôles.  Gérard Darmon Caroline Anglade sont excellents dans leur partition. Mais celle qui crève l'écran, c'est la surprenante Elsa Zylberstein,qui  avec son personnage réservé et maladroit, est d'une drôlerie inattendue. 

    Ne pas oublier le personnage du père de Jocelyn incarné par Claude Brasseur.

    "Tout le monde debout" se révèle être au final un film qui parle à chacun d'entre nous,  qu'en fonction de nos actes, qu'en fonction du regard que nous portons ou que nous recevons, nous sommes tous victimes ou pas du handicap.

    Car finalement, entre le personnage de Franck Dubosc et celui tenu par Alexandra Lamy, quel est celui qui est le plus handicapé des deux?


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