• "Chantons sous la pluie" (1952), de Gene Kelly et Stanley Donen. Le sommet de la comédie musicale.

    L'histoire:

    1927 – Hollywood. Don Lockwood et Lina Lamont sont des stars du cinéma muet. Même s'ils paraissent très proches dans leurs films et en public, en réalité ils se détestent. 

    Alors que Don et Lina commencent le tournage de leur premier film parlant, « Le duelliste chevaleresque », les problèmes s'enchaînent : désynchronisation du son, la voix nasillarde de Lina qui ne colle pas du tout à son personnage,... Lors de la première, le film est un échec. Mais Cosmo, le meilleur ami de Don a la solution.....

    Je me suis rendu il y a peu au cinéma pour regarder "La La Land", annoncé comme le film de l'année et  comme le nouveau "Chantons sous la pluie".Pour me rendre si la comparaison tenait la route, ce wek-end, je me suis déplacé au Mac Mahon, voir le grand classique de 1952.

    J'avais vu ce film il y a bien longtemps,à une époque ou j'étais bien trop jeune pour en saisir ses multiples qualités artistiques. C'est donc avec un œil nouveau que j'ai visionné cette oeuvre . 

    Et le moins que l'on puisse dire c'est que le spectacle fut total.

    Ce film est un enchantement, un réel sommet par son humour,ses chansons, ses chorégraphies.

    On a du mal à croire que "Chantons sous la pluie" a été ignoré lors de la cérémonie des oscars de 1953 avec seulement 2 nominations(meilleure actrice pour un seconde rôle pour Jean Hagen et meilleure musique de film pour Lennie Hayton), pour aucune récompense.

     Le film évoque avec brio et humour le passage du muet au parlant et les divers problèmes rencontrés par les studios face à ce qui était une véritable révolution artistique.

    A cette époque on trouvait le parlant vulgaire et  on se disait que cela ne marcherait jamais.

    Ce fut aussi la fin de carrière pour de nombreux acteurs à cause de leur style ou de leur voix épouvantable, comme par exemple Lina Lamont dans le film.

    La grande majorité des chansons de "Chantons sous la pluie" sont des reprises d'anciens films musicaux de la MGM composés par Arthur Freed et Nacio Herb Brown au début du cinéma parlant.

    Par exemple, "Singin' In The Rain" est apparue dans quatre films avant le film .

    Seul "Moses" et "Make Em Laugh" sont considérés comme des chansons composées spécialement pour le film .

    Debbie Reynolds, qui du apprendre à danser pour ce film, déclarera plus tard : "les choses les plus dures que j'ai eu à faire dans ma vie ont été d'accoucher et de faire Chantons sous la pluie."

    "Chantons sous la pluie" est un émerveillement permanent. On est étonné par la qualité des chansons, par le niveau exceptionnel des chorégraphies. L'humour et l'ironie présents en permanence apportent un vrai plus à cette comédie musicale.  

    Un conseil, si vous ou l'un de vos proches avaient un coup de blues, il suffit de visionner ce film et vous retrouverez de suite une pêche d'enfer.

    Quant à la comparaison avec "La La Land", comme j'ai pu le lire dans certaines critiques.

    Et bien il faut vraiment avoir perdu la mémoire pour oser la faire. Le film de Gene Kelly et Stanley Donen se situe réellement sur une autre planète.

    Pour ceux qui ont la chance d'habiter Paris et qui auraient envie de voir,ou revoir, "Chantons sous la pluie", il est encore visible au "Mac Mahon ce week-end.

    http://www.cinemamacmahon.com/web/programme.html


    votre commentaire
  • "Un jour dans la vie de Billy Lynn" d'Ang Lee.

    L'histoire:

    En 2005,au risque de sa vie, Billy Lynn tente de sauver la vie d'un autre soldat sur le champ de bataille en Iraq. De retour au pays, le jeune Texan de 19 ans est embarqué avec son escadron dans une tournée promotionnelle en honneur de l'armée. Celle-ci culmine quand les héros paradent avant le traditionnel match de football américain de Thanksgiving. Mais Lynn a du mal à se réaclimater et revoit constamment dans sa tête les événements qu'a subi son régiment au front.

    Autant le dire de suite, on est loin ici de la propagande patriotique et lourdingue de Clint Eastwood dans son "American Sniper" de 2015 . 

    Bien sur le film d'Ang Lee a été défoncé par la critique et a fait un bide aux USA. Mais ce n'est en rien parceque son film est mauvais, mais avant tout  parcequ'il dénonce trop bien les travers et les excès d'une nation qui a de moins en moins de repères, et qui refuse de se regarder dans le miroir que lui offre le réalisateur.

    Malheureusement, l’insuccès du film outre-Atlantique lui offre une distribution très limitée dans notre pays.

    "Un jour dans la vie de Billy Lynn" d'Ang Lee.

    "C'est étrange d'être honoré pour le pire jour de sa vie". C'est la réflexion, à la fois terrible et magnifique,  que se fait  le jeune "héro" à un moment  lors de cette journée un peu folle.

    Le show business, les chefs d’entreprise , les médias, tout le monde en prend pour son grade. 

    Rarement un film aura su nous démontrer, en quelques images et sans le moindre mot, le cynisme, l’absurdité et la vulgarité,  juste à travers le regard d'un jeune homme qui,à plusieurs reprises,fait des allées et venues entre cette journée grotesque et le terrain de la guerre. Le parallèle le plus saisissant étant celui entre les feux d’artifices du spectacle du stade de football et les explosions de la guerre en Irak.

    A travers la journée de ce petit groupe de soldats on comprend à quel point l'Amérique d'aujourd'hui a changé.

    Si elle voue toujours un culte profond pour son armée et ses soldats, le rôle de leur mission et leurs actes héroïques semblent plus que jamais remis en cause. Il est bien évident que des guerres basées sur des mensonges, comme celle d'Irak et les armes de destruction massive, n'ont rien arrangé.

    On découvre aussi une jeunesse profondément désenchantée à l'image de Kathryn , la sœur gauchiste qui n'a qu'un seul but,voir son frère revenir définitivement au pays afin d'être le dernier pilier d'une famille en décomposition.

    On voit aussi ce jeune salarié du club de football qui hésite à s'engager dans l'armée, car  "je pourrais bénéficier d'une protection sociale".

    Face à cette Amérique qui ne s'aime plus et qui ne les aime plus, ces jeunes hommes ne voient qu'une seule issue, repartir sur le champ de bataille à l'autre bout du monde contre un adversaire qui les comprend mieux que leurs compatriotes.

    "Un jour dans la vie de Billy Lynn" d'Ang Lee.

    Il faut bien évidemment souligner l'extraordinaire prestation du jeune Joe Alwyn, dont c’est le premier rôle au cinéma . Avec lui les dialogues deviennent inutiles tant son regard permet de saisir les fêlures et les interrogations d'un jeune homme qui a déjà tout compris d'un monde qui n'a plus rien à lui offrir. 

    "Un jour dans la vie de Billy Lynn" est un film contre la bêtise et la vulgarité. Il y a la bêtise de la guerre bien sur, mais ici elle parait bien petite face à la bêtise et la vulgarité du spectacle à laquelle tout le monde participe .


    votre commentaire
  • "Jackie" de Pablo Larrain. Mon premier choc cinématographique de 2017.

    L'histoire:

    22 Novembre 1963 : John F. Kennedy, 35ème président des États-Unis, vient d’être assassiné à Dallas. Confrontée à la violence de son deuil, sa veuve, Jacqueline Bouvier Kennedy, First Lady admirée pour son élégance et sa culture, tente d’en surmonter le traumatisme, décidée à mettre en lumière l’héritage politique du président et à célébrer l’homme qu’il fut.

    Bien sur, tout le monde connait l'histoire de l'assassinat de JFK.

    Mais dans le film de Pablo Larrain, c'est l'histoire de Jackie,  la veuve la plus célèbre du XXème siècle, qui nous est contée.

    Ce biopic est très différent de ce que l'on a l'habitude de voir, tout d'abord parcequ'il se situe sur une période très courte, les 3 jours qui ont suivi l'assassinat du président des USA.

    Jackie Kennedy se livre à un journaliste, elle revient sur les premières heures qui ont suivi le drame de Dallas, sur l'héritage politique qu'elle veut laisser, sur l'organisation des obsèques, sur le moindre détail...

    Il y a quelques semaines sortait "Neruda", réalisé par Pablo Larraín. Ce film aux qualités certaines m'avait déboussolé par son scénario quelque peu loufoque. 

    Par contre, pour son premier film hollywoodien, le réalisateur chilien nous offre une oeuvre exceptionnelle. Chaque plan, les couleurs, les images passées et présentes qui se confondent, les gros plans. Ne pas oublier cette musique envoûtante, même si parfois elle est un peu trop présente. 

    Et puis il y a Natalie Portman qui est extraordinaire dans son rôle de femme meurtrie par l'assassinat de son mari, qui par sa beauté et son talent nous scotche pendant 1heure 40 devant l'écran.

     


    votre commentaire
  •  Le terrifiant programme d'Hamon, et son piège du revenu universel.

    Comment peut-on encore être naïf à ce point?

    Telle est la question que l'on peut se poser suite au choix qui a été fait lors de la primaire du parti socialiste .

    En élisant Benoit Hamon, les électeurs de cette primaire ont avant tout misé sur un candidat qui fait des propositions simplistes qui ne peuvent qu'aggraver la situation actuelle.

    Voyons tout d'abord la légalisation du cannabis pour luter contre la drogue et les trafiquants.

    Il faut vraiment être terriblement candide pour croire que les groupes criminels vont se laisser si facilement enlever les gains immenses du trafic de cannabis.

    D'ailleurs, à travers l'histoire, la légalisation des produits stupéfiants a toujours accru  de façon vertigineuse les profits du crime organisé.

    Un exemple aux USA, après l'époque de la prohibition, qui avait vu la consommation d'alcool fortement baissé, c'est reparti de plus belle, ce qui de plus a provoqué une augmentation des problèmes de santé.

    Il faut également savoir que le cannabis cause des dommages permanents au cerveau, notamment l'abaissement du QI. Mais cela on s'en doutait un peu au vu des résultats de cette primaire.

    Car il ne faut guère réfléchir plus loin que le bout de son nez pour opter pour un tel candidat.

    Le nouvel Hamon, avec sa main sur le cœur et ses lunettes à la Chirac des années 70 a su séduire les plus jeunes et les moins aguerris politiquement. 

    Il est bien entendu pour l'immigration de masse, pour un accueil des migrants à la sauce Merkel. Il suffit de voir ce qui se passe en Allemagne depuis environ un an pour comprendre qu'une telle politique ne peut que mal se terminer . A se demander si Benoit Hamon vit dans la France de 2017 . 

    Bien entendu, il y a la laïcité version Hamon, celle qui dit qu'il faut minimiser les problèmes en banlieue.

    Bien sur, il reste le "Revenu Universel", le splendide et magnifique "Revenu Universel" qui va régler tous les maux qui existent dans notre société depuis 40 ans.

    La solution, que dis-je, le miracle offert par St Benoit .

    Peut-on se dire comme ça, voilà une solution qui coûte 400 milliards, on ne sait pas trop comment il la finance, mais je vote pour.

    Nous savons qu'avec les politiques, plus ils nous promettent un monde merveilleux, plus ils sont mauvais une fois au pouvoir. Mais non, on continue tout de même de croire en leurs promesses sans s'interroger sur la possibilité de leurs mises en action.

    D'ailleurs, lorsqu'on interroge Guillaume Balas, conseiller de Benoît Hamon en charge de du revenu universel,celui-ci affirme que "tout n'est pas tranché politiquement".

    Plus grave, d'après l'entourage du candidat plusieurs allocations devraient être absorbées par le revenu universel .

    D'après Marianne , si les handicapés et les retraités ne seraient pas concernés, les familles nombreuses, les bénéficiaires d'aides au logement et les chômeurs ont du souci à se faire.

    Bien sur, vous comprendrez que ce ne sont pas les français les plus aisés qui seraient affectés par une telle décision. 

    On peut légitimement supposer que si un Valls ou un Fillon osait avancer une telle proposition la gauche de la gauche serait vent debout, et à juste titre.

    Mais dans le cas présent, face à la nouvelle idole, on ne veut pas voir le loup caché derrière le flou du programme Hamon.


    votre commentaire
  • "La La Land" de Damien Chazelle, et "L'ascension" de Ludovic Bernard.

    Théoriquement il n'y a pas photo entre la grosse production hollywoodienne et un film français au budget modéré.

    Bien sur tout le monde aime le film du réalisateur de Whiplash, que ce soit la presse ou le public, mais en ce qui me concerne je suis très mesuré sur les qualités de cette comédie musicale présentée comme le nouveau "Un Américain à Paris".

    Et puis un film avec un titre aussi ridicule que "La La Land" peut-il être un chef-d'oeuvre?

    Je sais, en choisissant un tel argument je fais part d'une certaine mauvaise foi.

    "La La Land" de Damien Chazelle, et "L'ascension" de Ludovic Bernard.

    Sorti également cette semaine, "L'ascension" de Ludovic Bernard se révèle être un joli film français sans prétention.

    Bien sur il ne s'agit pas d'un grand film, mais l'ensemble est très touchant.

    L'histoire:

    « Pour toi, je pourrais gravir l’Everest !» Samy aurait mieux fait de se taire ce jour-là... D’autant que Nadia ne croit pas beaucoup à ses belles paroles. Et pourtant… Par amour pour elle, Samy quitte sa cité HLM et part gravir les mythiques 8848 mètres qui font de l’Everest le Toit du monde. Un départ qui fait vibrer ses copains, puis tout le 9-3 et c’est bientôt la France entière qui suit avec émotion les exploits de ce jeune mec ordinaire mais amoureux. A la clé, un message d’espoir : à chacun d’inventer son avenir, puisque tout est possible.

    Une comédie à la française de plus dont on connait à l'avance le fonctionnement.

    Une banlieue montrée sous son meilleur jour, un héro black sympathique, tout cela est vrai.

    Mais l'essentiel du film est ailleurs. Il est dans l'amour, le courage, le dépassement de soi.

    On a tous dit un jour: "pour toi j'irai décrocher la lune". Et bien ici le héros le fait, enfin presque .

    Le dépaysement entre ces cités et le chemin qui mène sur le toit du monde est total, d'autant plus que les paysages y sont superbement mis en valeur .

    Notons l'importance des personnages secondaires qui accompagnent Samy en Asie , que ce soit Jeff, qui derrière une image austère se montre très protecteur, ou encore le Sherpa Johnny l'Hallyday, très attachant. 

    "L'ascension" est une comédie romantique originale et rafraîchissante qui fait un bien fou. 

    Pour sa première réalisation, Ludovic Bernard nous offre une oeuvre humble et authentique. Le film doit également beaucoup à la performance d'Ahmed Sylla pour son premier grand rôle au cinéma.


    votre commentaire