• Jackson Browne nous régale à la Cigale.

    Né  le 9 octobre 1948 à Heidelberg en Allemagne (son père était militaire),   Jackson Browne  sort son premier album, "Saturate Before Using" en 1972 . 

    C'est d'ailleurs lors de cette décennie qu'il produit ses meilleurs disques. On citera " The Late For The Sky" (1974), considéré comme le meilleur par les puristes, "The Pretender",(1976), et "Running On Empty" (1977), son plus gros succès.

    Les années 80 seront moins bonnes,  musicalement surtout.Ne pas oublier tout de même, le "Lives in The Balance" (1986), une charge féroce contre la politique de Reagan. “Je veux savoir qui sont les hommes dans l’ombre, je veux entendre quelqu’un leur demander pourquoi nous devons les croire quand ils nous désignent ‘nos’ ennemis…” . 

    A noter qu'il est le créateur en 1979, avec  Graham Nash, Bonnie Raitt et John Hall, de l’association écologiste "Musicians United for Safe Energy" (MUSE), à l'origine des concerts No Nukes.

    Depuis les années 90 les albums se font plus rares, mais plus fidèles au son d'origine. 

    La musique de Jackson Browne rappelle celle des Eagles,de James Taylor ou encore de Fleetwood Mac. Ne pas oublier cette note mélancolique qui n'appartient qu'à lui, surtout dans ses premiers disques. 

    Il est aussi considéré comme l'un des plus grands songwritter de sa génération. Voici comment il parle de sa façon d'écrire : « “We are the world”, ce n’est pas moi. On peut rarement dénoncer des drames en chansons, mieux vaut écrire un livre ou réaliser un documentaire. Un morceau doit être poétique, touchant, évasif, les phrases signifiantes et entraînantes…" .

    C'est donc cet artiste qui se présentait à La Cigalle jeudi 25 juin.

    Le spectacle est prévu à 19 heures 30, pas une minute de retard, Jackson et son groupe entre en scène et attaque par un morceau des années 90, "The Barricades of Heaven".

    Les musiciens sont excellents, beaucoup d'américains dans la salle sont venus voir un compatriote qu'ils chérissent plus que tout. On comprend rapidement que l'on va passer une très bonne soirée. 

    Le premier morceau du répertoire des années 70 arrive un peu plus tard, ce sera "These Days", il enchaîne avec le magnifique "For a Dancer" .

    Puis arrive "For Everyman", morceau qui va bien faire monter la température, déjà très chaude en cette soirée d'été.

    Et avant l'entracte une chanson que je pourrais écouter en boucle pendant des heures " Fountain Of Sorrow"

    Au retour, il reprend avec "Your Bright Baby Blues", mais aussi des morceaux plus récents.

    Il nous parle de Woody Guthrie, et nous chante un de ses textes qu'il a mis en musique avec Rob Wasserman. Il s'agit de "You Know The Night", qui figure sur son dernier album, "Standing In The Breath".

    On retrouve aussi sur ce dernier disque, très bien accueilli par la critique, l'excellent "The Birds Of St. Marks", un morceau écrit dans les années 60, au son très "Byrds" .  Ce morceau a été écrit en 1967 à New York quand Jackson Browne, alors âgé de dix-neuf ans, accompagnait la chanteuse Nico (Velvet Underground) à la guitare . 

    On a aussi eu droit à ce grand classique, "The Pretender", ici avec ses "vieux amis" David Crosby, Graham Nash et Stephen Stills .

    Et bien sur, il n'était pas question de se séparer sans entendre ça....

    La chanson parfaite pour chauffer le public avant le rappel. Le groupe revient et on a droit à un nouveau moment de bonheur d'une dizaine de minutes.

    (Même si la vidéo n'est pas de qualité, il en faut au moins une du concert de jeudi.)

    Comment se quitter après çà, on en redemande, un second rappel, on l'espère sans trop y croire...et puis;.... il revient.

    Evidemment .

    2 heures 45 de spectacle intense donné par un Artiste de bientôt 67 ans, des musiciens remarquables, et la très bonne soirée se transforme en spectacle inoubliable qui vous laisse comme une sensation de bien être, de ne plus être tout à fait parmi ses contemporains. C'est aussi ça la magie des concerts réussis.

    Le public de La Cigale du 25 juin 2015 va pouvoir chanter tout l'été, voir bien plus, et il se moque de ce qui peut bien se produire lorsque la bise sera venue.


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  • Il sort sur les écrans aujourd'hui le remake  de "Un moment d'égarement", le célèbre film de Claude Berry avec Victor Lanoux, Jean-Pierre Marielle, et la débutante Agnès Soral .

    Il suffit de comparer des deux bande-annonces pour comprendre. 

    D'un coté on sent de la profondeur, pas de voyeurisme gratuit, de la sensibilité, une belle étude de la société des années 70 également. 

    Dans le Bande Annonce du remake, on ne cherche qu'à appâter le client . Un peu de chair fraîche, un ton léger qui n'a rien à voir avec l'original, et on se dit qu'au final on risque d'avoir un navet de plus à l'actif de Vincent Cassel .

    Revenons sur quelques autres remakes totalement ratés.

    "Diabolique", remake américain du film de Clouzot .

    Suspicion, remake américain de "Garde à vue".

    Pour en savoir plus 

    http://www.senscritique.com/liste/De_mauvais_remakes_qui_ne_servent_a_rien/251873

     

     

     

     


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  • "Mustang" de Deniz Gamze Ergüven. Somptueux.

    L’histoire

    Nous sommes en Turquie , dans un petit village .

    L'école est finie, ce sont les vacances,  Lale et ses quatre sœurs s'amusent  avec des garçons dans la mer. Vêtues de leurs uniformes de classes, elles sont grimpées sur les épaules des garçons. Mais une voisine les a aperçues, elles se "frottaient leur bas ventre  sur la nuque des garçons".

    Elles ont entre 12 et 16 ans.  Sonay, Selma, Ece, Nur et Lale sont orphelines. C'est  leur grand-mère qui les a élevées avec l'aide de leur oncle . 

     

    Elles ont été prises à "se masturber sur la nuque des garçons", voilà interprétation des esprits étriqués, des extrémistes de la morale qui voient le mal partout. On a le sentiment en les regardant agir qu'ils se vengent de leurs frustrations,  qu'ils tiennent absolument à ce que le monde reste figé, qu'ils ne supportent pas la beauté de ces jeunes filles libres qui ne demandent qu'à vivre. 

    Pour les punir on leur fait porter des robes longues et moches, à la couleur de merde comme elles disent, afin de remplacer leurs tenues légères .  On emmène les filles à la clinique pour un constat de virginité. On transforme peu à peu la maison familiale en prison. On met des grilles aux fenêtres,on  relève les murs, les cours de pratiques ménagères remplacent l’école, et enfin on arrange des mariages.

    "Mustang" de Deniz Gamze Ergüven. Somptueux.

    "Mustang", le titre correspond parfaitement à l'esprit de ces 5 jeunes filles, qui se révèlent être comme comme un cheval au galop, crinière au vent, comme leurs longs cheveux d'adolescentes espiègles et rebelles.

    Et puis quelle présence, elles éblouissent ce film de leur naturel, de leur éclat. 

    Le film est vu au travers du regard de Lale, la plus jeune, la plus révoltée aussi, la plus intelligente, celle qui observe et qui comprend tout , celle qui n'acceptera jamais le destin que l'on veut leur infliger, qui  luttera jusqu'au bout dans un combat que l'on croit perdu d'avance. 

    "Mustang" de Deniz Gamze Ergüven. Somptueux.

    "Mustang" est une grande réussite à tous les niveaux. C'est tourné avec beaucoup de délicatesse, d’humour et sans caricature. Il n'est nullement question ici du manichéisme féministe que l'on l'habitude de retrouver dans le cinéma français . C'est avant tout l'esprit de résistance qui est mis en avant. Nos héroïnes réagissent plus en combattantes qu'en victimes. 

    Il y a également une dimension poétique très forte. Tous les ingrédients du conte son présents. La citadelle imprenable, avec ses grilles et ses remparts. On a également droit à un renversement de situation très réussi (mais j'en dit déjà trop). De belle jeunes filles y sont enfermées, on y trouve même un chevalier blanc qui saura toujours répondre présent pour venir au secours de notre jeune héroïne qui a des problèmes de pantoufles.

    "Mustang" de Deniz Gamze Ergüven. Somptueux.

    Merci à  Deniz Gamze Ergüven de nous avoir offert cette magnifique oeuvre.

    Si vous voulez en savoir plus sur elle et son film, lire cet excellent entretien.

    http://www.lebleudumiroir.fr/deniz-gamze-erguven-entretien/


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  • (Avec Chanele Mc Guiness, la jeune irlandaise qui assure sa 1ère partie)

    Il y a peu de temps, je vous ai dit tout le bien que je pensais du premier album d'une jeune américaine venue de Richmond en Virginie, Natalie Prass.

    Et bien, ce jeudi 18 juin la jolie Demoiselle était en concert à la Maroquinerie, dans le XXème arrondissement de Paris.

    Souvenez-vous, à l'époque j'avais mis l'accent sur le coté soul de ce disque, sur le fait qu'il nous téléportait dans la musique  pop sophistiquée des années 1960 et 1970, qu'on voyageait entre Dusty Springfield et Karen Carpenter . J'avais insisté aussi sur la douceur et la délicatesse de la performance vocale de ce nouveau talent .

    J'avais insisté également fortement sur la qualité de la production de l'album, au point de me demander si ce travail de production n'était pas la principale force de ce disque .

    Et bien depuis ce jeudi soir j'ai la réponse, j'avais tors d'avoir sur le réel potentiel de cette chanteuse au grand talent. Natalie Prass  est une réelle artiste, de celle  qui donnent le meilleur d'eux sur la scène.

    Car en l'absence de cuivres, on pouvait craindre une performance en demi-teinte par rapport à l'album. Et bien pas du tout.

    Tout d'abord son entrée sur scène n'est pas passé inaperçue. Une petite robe noire et des chaussures dorées du plus bel effet. Le public masculin était déjà conquis avant qu'elle ne débute son show.

    Et puis c'est parti, la performance vocale est remarquable, encore meilleure que sur le disque à mon gout. Les musiciens sont excellents. Et puis c'est indéniable, la Miss possède une présence scénique, le genre de truc inné. Une gestuelle d'une élégance rare, une main qui se lève en douceur, une épaule qui ondule , et puis ses jambes longues et fines.

    Tout le monde est conquis, impressionné, envoûté même. Natalie Prass était devenue ce jeudi à Paris,  Natalie Class.


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  • Franchir la barrière droite-gauche au nom de la souveraineté .

    Après avoir quitté la présidence d'honneur du MRC ce week-end, Jean-Pierre Chevènement a déclaré dans Le Parisien :"Je veux un dialogue de Melenchon à Dupont-Aignan" .

    Pour l'ancien Ministre, le clivage gauche-droite ne correspond plus à la réalité depuis que la droite a tourné le dos au gaullisme, et que la gauche, a abandonné la transformation sociale . Il ajoute, "à cela ils ont préféré se  retrouver sur un projet soi-disant européen mais profondément régressif."

    Il veut que l'on reparte sur d'autres bases, que le redressement de la construction européenne de fasse à partir de des nations .

    Rappelons que déjà en 1992, Jean-Pierre Chevènement, avec Philippe Séguin, était l'un des rares hommes politiques français farouchement opposé au traité de Maastricht . Hélas, la suite lui a donné raison.

    Suite à cet appel, le président de Debout la République  a répondu à l'ancien Ministre de Lionel Jospin en lui signifiant qu'il n'est "Nul besoin de se renier pour travailler tous ensemble: ce qui nous rassemble est plus fort ce qui nous divise!" .

    D'un autre coté, on apprend ce 17 juin qu'Arnaud Montebourg, ancien ministre de François Hollande,  et  Yves Jego, ancien ministre de Sarkozy, lancent une association afin de promouvoir la fabrication et le savoir-faire français,  "Vive la France" .

    Jégo est à l'origine de ce label, lancé il y a trois ans et déjà porté par 400 entreprises en France, soit 1500 gammes de produits .

    Yves Jego dit : "On a pensé que ce combat devait être sorti du champ politicien. Quand Montebourg tient ce discours, il est qualifié de protectionniste par sa famille politique, et la mienne me traite d'hurluberlu. Il nous fallait le dire ensemble".

    On notera deux choses importantes dans ces faits d'actualité récents. Tout d'abord la défense de la France, de la souveraineté nationale, et bien sur, le franchissement des lignes politiques.

    Depuis des décennies les deux grands partis de droite et de gauche font semblant de se battre pour au final pratiquer la même politique qui ne sait que faire des cadeaux au monde de la finance. Ils défendent par ailleurs becs et ongles une Europe de moins en moins démocratique en abandonnant année après année le peu de souveraineté qu'il nous reste. Dès qu'ils le peuvent ils détruisent nos acquis sociaux .

    Face à ce massacre il est peut-être temps de se tourner vers des gens qui ont vraiment envie de changer les choses, et qui pour cela ne feront plus semblant de s'affronter, mais le feront ensemble.

    Un exemple, sur l'Allemagne et sa domination outrageante, nous savons que Chevènement, Mélenchon, Dupont-Aignan  mais aussi Montebourg, sont pour que l'on arrête de tout céder face à Merckel.

    Face à un pouvoir qui montre qu'il n'a pas la solution pour relancer la machine, et une opposition de droite qui n'a trouvé que l'imposture " Les Républicains", il faut retrouver des hommes et des femmes politiques avec un état d'esprit beaucoup plus patriote. Cet état d'esprit sera nécessaire pour reconstruire tout ce qui fonctionne mal dans notre pays aujourd'hui. Il servira par la même occasion à affaiblir le F.N .

    Le seul moyen d'y arriver,  c'est de réunir les gens qui aiment vraiment La France. 


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