• Sorti le 28 juin dernier , Le Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière remporte un succès inattendu avec bientôt 9 millions de spectateurs, ce qui le classe désormais parmi les 20 films français les plus vus de l'histoire.
    Autant dire de suite que ce succès est mérité . Bien évidemment l'histoire écrite par Alexandre Dumas offre aux deux réalisateurs une base exceptionnelle mais fallait-il encore être capable de la sublimer à l'écran. 
    Et bien c'est réussi bien au-delà de ce que je ne pouvais l'espérer avant d'aller voir ce film.
    Car ayant déjà vu auparavant quelques adaptations cinématographiques et télévisuelles je suis allé voir cette nouvelle version sans trop d'illusions sur les émotions que j'allais ressentir .
    Aller voir un film de 3 heures dont on connait déjà l'histoire, il ne faut pas s'attendre à un miracle. Et pourtant!
    Quel claque. Le budget est conséquent mais le résultat est à la hauteur.,Trois heures que l'on ne voit pas passer, une mise en scène spectaculaire, une lumière magnifique et un travail très soigné sur les couleurs que l'on doit à l'’imagerie solaire et colorée, bien loin des images ternes des excès du tout numérique que l'on retrouve dans trop de films hollywoodiens notamment. On est aussi conquis par les reconstitutions maritimes, les palais somptueux et leurs parcs, les décors et les costumes, 
    Une version digne d'Hollywood mais qui aurait gardé son âme française.
    On peut juste chipoter sur quelques détails
    Nous aurions aimé en voir davantage de la prison du Château d’If et l’amitié entre Dantès et l’Abbé Faria. On a aussi du mal à comprendre comment il a pu réussir à rejoindre l'ile de Monte-Cristo après son évasion. Dernière petite critique, je n'ai guère apprécié le duel final .
    Mais ces quelques petites réserves n'enlèvent rien au résultat final qui est tout à fait remarquable.
    Dès la scène d'ouverture avec ces images de navire en pleine tempête on comprend que l'on va assister à du grand cinéma d'aventure très exigeant.
    Au niveau des comédiens il faut tout d'abord saluer les 3 acteurs qui incarnent les rôles de traîtres..
    Que ce soit Bastien Bouillon en Fernand de Morcerf, Patrick Mille en Danglars, et surtout Laurent Lafitte en Gérard de Villefort , les responsables de la trahison de Dantès sont très crédibles dans leur rôle respectif.
    Pierre Niney est un très bon Edmond Dantès romantique et amoureux, mais là ou il est le plus impressionnant c'est lorsqu'il endosse le costume du Comte de Monte-Cristo, personnage mystérieux et inquiétant, aidé en cela par d'excellentes séances de maquillage.
    Remarquable performance également d'Anais Demoustier dans le rôle de Mercedes,qui elle aussi fait magnifiquement évoluer son personnage entre la jeune Mercedes et celle qui est devenue l'épouse de Morcerf. 
    D'ailleurs on est bluffé que dans une telle superproduction il y ait tant de délicatesse et de subtilité dans le jeu d'acteurs . 
    J'aimerai aussi insister sur les personnages secondaires, les plus jeunes de l'histoire, qui eux également sont tous excellents, voir plus, dans leur registre. Ce sont d'ailleurs ces personnages qui incarnent l'espoir, l'amour, la rédemption, toutes ses valeurs positives qui n'ont jamais existé ou qui ont été perdues chez leurs aînés.
    Julien de Saint Jean est Andre de Villefort, le fils  bâtard de Gérard et de Victoria, que le Comte va transformer en Prince Andrea Calvacanti. Je trouve que dans cette version son personnage possède une profondeur qui le rend plus attachant que dans d'autres ou il paraissait presque insignifiant voir stupide.
    Très attachant également le personnage sensible et romantique d'Albert de Morcef, incarné par Vassili Shneider,
    Mais celle qui crève l'écran, et qui attire la lumière dès qu'elle apparaît, c'est la magnifique Anamaria Vartolomei qui interprète l’envoûtante princesse Haydée, . 
    Elle est la seule qui ose affronter le Comte de plein fouet en lui lançant à la figure qu'il ne vit que pour la vengeance, qu'il se sert d'innocents pour arriver à ses fins, qu'il est devenu aussi redoutable et impitoyable que ses ennemis.. 
    Elle est pour moi par sa force de caractère et par les valeurs qu'elle défend le personnage central de cette version.
    J'ai vu cette version deux fois depuis sa sortie. Elle est à la fois enlevée, intelligente, superbement interprétée, et avec une très forte dimension romantique qui ne peut que me plaire.
    J'allais oublié la qualité de la musique de Jérome Reboutier, qui colle parfaitement à ce grand film.

     


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  • Bien évidemment si l'on s'intéresse aux J.O c'est tout d'abord pour les performances des champions, pour ce qu'ils procurent comme émotion par leurs exploits les plus inouïs.
    De Nadia Comaneci à Michael Phelps, de la Dream Team de Magic Johnson et Michael Jordan à Aleksandr Popov, de Carl Lewis à Marie-Jose Pérec, de Laure Manaudou à Usain Bolt, d'Heike Drechsler au bras d'honneur du perchiste polonais Kosakiewicz sur le sol de Moscou en 1980, quelques semaines avant la fondation du syndicat Solidarnosc de Lech Walesa.
    Voici quelques uns des sportifs marquants, parmi tant d'autres, que j'ai pu suivre pendant les Jeux Olympiques de 1976 à 2024.
    Alors quels ont été les sportifs qui ont marqué ces magnifiques Jeux de Paris 2024?
    Tout d'abord intéressons-nous aux étrangers?
    Il y a tout d'abord ceux qu'il faut ranger pour le coté exceptionnel, que ce soit par la longévité ou le nombre de médailles.
    Il y a bien sur le lutteur cubain, Mijain Lopez et ses 5 médailles d'or pour autant de Jeux Olympiques.
    En natation Katie Ledecky a atteint le record de 14 médailles dont 9 d'or en 4 olympiades.
    Pour départager la finale du 100m hommes il a fallu  les millièmes de seconde entre l'Américain Noah Lyles (9"784) et le Jamaïcain Kishane Thompson (9"789), respectivement médaille d'or et d'argent.
    Bien sur en Athlétisme le sommet a été atteint avec Armand Duplantis qui en a profité pour se hisser encore un peu plus sur le toit du Stade  avec un record du monde à 6,25m. Il y avait une ambiance assez extraordinaire au Stade de France ce soir là.
    Bien évidemment, on ne peut passer sous silence l'Américaine Simone Biles, superstar américaine de la gymnastique,qui a enflammé l'Arena Bercy, signant un retour au plus haut niveau aux JO de Paris 2024, avec quatre nouvelles médailles olympiques, dont trois en or.
    Il y a aussi des médailles d'or inattendues, comme celle de la sprinteuse de Ste Lucie, Julien Alfred, la nouvelle reine du 100m.
    Signalons aussi la victoire de Letsile Tebogo sur 200m, qui devient le premier Africain à décrocher la médaille d'or dans cette épreuve.
    Et puis bien sur, on ne peut s'empêcher d'être ému par la médaille d'or de l'ukrainienne Yaroslava Mahuchikh, championne Olympique du saut en hauteur. Tête d’affiche du sport ukrainien, dont elle porte les couleurs jusque dans les plus petits détails, comme son maquillage ou son vernis à ongles,elle déclare:« C’est triste, mais je continue à me battre, car je sais que c’est mon travail de faire des performances pour mon paysQuand je fais de l’athlétisme, j’ai l’impression d’être dans ma vie d’avant la guerre. "
     
    Pour ceux qui ne comprendraient pas ce que représente tout le poids d'une médaille d'or olympique il suffit de voir les larmes de Djokovic suite à sa victoire en simple messieurs. Son émotion était tout simplement extraordinaire, bien plus forte que pour un tournoi du grand chelem. On voit ce que représente le poids de la Nation pour ce grand champion.
     
    Voici maintenant les plus belles émotions que j'ai reçu de la part des champions français.
    Par qui dois-je commencer? Peut-être par celui qui semble plus fort que jamais, que les années ne font que renforcer, et qui au delà de sa force physique exceptionnelle dégage une sérénité et une sagesse qui sont un exemple pour chaque jeune champion qui l'approche. J'ai nommé bien sur Mr Teddy Riner et ses 5 médailles d'or (3 individuelles et 2 par équipe) pour 2 médailles de bronze depuis Pékin 2008 .Et il veut aller jusqu'à Los Angeles 2028!
    Après l'expérience attardons-nous sur le plus jeune des médaillés français, Félix Lebrun. Le double médaillé de bronze, individuel et par équipe, aura été l'un des chouchous du public français lors de ces J.O.
    Souvenons-nous aussi de la première médaille d'or française de ces jeux obtenue dans le rugby à 7, et surtout avec un Antoine Dupont qui aura joué un rôle déterminant dans l’obtention de ce titre.
    D'ailleurs, tout comme à Tokyo en 2021, la France a encore brillé dans les sports collectifs puisque les volleyeurs ont conservé leur titre obtenu 3 ans plus tôt. Idem pour les basketteurs français, qui eux ont conservé leur médaille d'argent face aux invincibles américains. Quant à l'équipe féminine elle a failli réussir l'exploit, n'étant battue que d'un point par les U.S.A en finale.
    En handball l'équipe féminine à remporté la médaille d'argent, tout comme l'équipe de football masculine entraînée par Thierry Henry.
    Et enfin pour terminer, et alors que les français étaient menés 3-1 par des japonais revanchards suite à leur finale perdue de 2021 sur leur sol, les camarades d'un Teddy Riner invincible ont enchaîné 3 victoires de suite pour offrir à la France un nouveau titre en judo par équipe .
    Comme on le voit, depuis les jeux de Tokyo la France obtient des résultats extraordinaires dans les sports collectifs. Serait-il possible de s'en servir dans notre société afin que nous aussi nous puissions jouer collectifs et remporter de grands succès plutôt que de passer son temps à se plaindre, ou rejeter nos propres fautes sur le voisin.
    Pourquoi ce qui est devenu possible dans le sport collectif en France ne le serait-il pas pas dans la société française?
    La faute aux politiques allez-vous répondre.
    Mais aussi surement un peu à nous. D'ailleurs il suffit d'entendre toutes les critiques qui ont été émises avant le début de ces Jeux Olympiques pour comprendre que nous avons bien du mal à jouer collectif.
     
    A noter chez les femmes les médailles d'or de Cassandre Beaugrand en triathlon, Pauline Ferrand-Prévot en VTT et Manon Apithy-Brunet en sabre.
    Le doublé médaille d'argent et bronze en cyclisme de Madouas et Laporte reste aussi un moment fort de ces jeux, avec une fin de course dans Paris qui a marqué les esprits, notamment avec le passage dans la rue Lepic, mais j'y reviendrai bientôt.
    Mais bien sur le champion français de Paris 2024 ne peut être que Léon Marchand avec ses 4 médailles d'or. Lui qui parait si frêle au milieu de tous ses adversaires aux épaules bien plus larges que les siennes, devient un autre homme dès qu'il plonge dans le bassin.
     
    Mais mon véritable coup de cœur de ces Jeux va à la seule médaille française en Athlétisme, le sport roi de l'Olympisme. Et même si elle a du se contenter de la médaille d'argent pour 1/100éme de seconde, Cyrena Samba-Mayela a crevé l'écran lors de son 100m haies mais encore bien plus lors de ses nombreux passages dans les médias par son discours ultra-positif pour la jeunesse française. C'est ce que je trouve le plus remarquable dans une France ou beaucoup ont l'habitude de se plaindre alors qu'ils refusent de faire le moindre effort.
    Par contre cette jeune femme a eu le courage de partir à l'étranger pour progresser, de s’entraîner chaque jour pour gagner quelques centièmes, et au final alors que le titre Olympique lui échappe pour quelques centimètres que fait la championne d'Europe de la discipline?
    Elle reste ultra positive et envoie à la jeunesse française un message très fort avec beaucoup d'élégance dans son attitude et dans ses mots très bien choisis.

     


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  • Mon amour pour les Jeux Olympiques est né à l'été 1976 avec ceux de Montréal .
    A cette époque , du haut de mes 12 ans, je n'étais passionné que par le football et les exploits des verts.
    Par ailleurs la France ne brillait guère par les performances de ses sportifs puisqu'il fallut se contenter de 9 médailles dont 2 d'or (Guy Drut, Equitation par équipe) pour une piètre 15ème place au classement des médailles .
    On peut dire que malgré le fait que beaucoup se plaise à dire que notre pays n'est pas un pays de sport quelques progrès ont eu lieu depuis cette période de vaches maigres.
    J'ai regardé ces jeux comme un môme qui découvrait de nombreux sports et les exploits des champions dans toutes ces compétitions.
    Et quand la reine de ces J.O est une adolescente qui possède tout juste 2 ans de plus que vous  vous ne pouvez qu'être émerveillé par de tels exploits.
     
     
    Nadia Comanneci est sans aucun doute l'une des plus grandes championnes de l'histoire des Jeux Olympiques .
    J'ai également été impressionné lors de ces Jeux par Edwin Moses,le plus grand champion du 400m haies de l'histoire, qui est resté invaincu dans sa discipline pendant 10 ans , de 1977 à 1987. 
    Je me souviens aussi tout particulièrement du cubain Alberto Juantorena  et de sa chevelure, vainqueur du 400m et du 800m.
    Très attaché à son pays, il a toujours associé ses exploits au triomphe de la révolution cubaine de Fidel Castro .
    A cette époque un pays collectionnait les médailles, notamment  féminines, en natation et en athlétisme, il s'agit de la R.D.A. et de son terrifiant dopage d'état.
      

     
    Car oui si le sport fait se lever les foules, et que les enfants que nous avons été ont toujours voulu s'identifier à leurs performances extraordinaires on doit aussi se souvenir que des états et des champions sont parfois prêt à tout pour un instant de gloire et quelques dollars de plus.
    Mais le sport n'est-il pas à l'image de notre société ou pour réussir certains n'hésiteront pas à utiliser tous les moyens, pas toujours très légaux où loyaux, pour arriver à leurs fins.
    Une fois que nous sommes informés des bons et mauvais cotés du sport ne boudons pas notre plaisir et profitons à fond des prouesses sportives, de la bonne humeur, de la fête et du bonheur total que nous offre les Jeux Olympiques tous les 4 ans!
    C'est  mon cas et depuis les J.O de Montréal je me fais une joie toutes les années bissextiles de prendre une overdose d'exploits, de drames et d'images inoubliables qui resteront gravés en moi et dans la mémoire  collective.
    C'est tout cela et encore bien plus que la magie des Jeux!

     


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  • Ces J.O de Paris ont été si magnifiques, si merveilleux, qu'il me faudra plusieurs billets pour montrer tout ce que j'y ai aimé.
    On commence par le seul billet négatif sur le sujet. Mais au final vous allez découvrir qu'il y figure beaucoup de positif, que grâce aux J.O de Paris certains masques sont tombés, qu'on ne peut plus prendre les extrêmes comme de véritables amoureux de notre beau pays.
    En tant qu'amoureux du sport et me souvenant de la liesse provoquée par le Mondial 1998 en France c'est avec un certain engouement que j'attendais les Jeux Olympiques de Paris.
    Alors lorsque j'entendais autour de moi tous ces gens qui se plaignaient, qui ne pensaient qu'à fuir Pais, je ne pouvais m'empêcher de penser: "Mais ce n'est pas possible de critiquer les choses avant qu'elles débutent, comment peut-on détester son pays à ce point ."
    Évidemment, si l'on écoute les discours apocalyptiques des extrêmes relayés à n'en plus finir par les chaines d'infos continus qui trouvent le moyen d'en rajouter une couche avec leurs débats pour le plus souvent très sombres on en vient à fuir tout évènement, y compris festif!
    En voici quelques preuves.
     
     
    Il n'y aura pas de public dans les stades alors que ces J.O ont battu le record de spectateurs détenu par Atlanta.
    Les parisiens n'en profiteront pas. Faux et archi-faux.On pouvait se procurer des billets à des prix abordables sur certains sites. Des fans zones avec une super ambiance. Et tout les soirs le club-France dans une ambiance extraordinaire pour voir les athlètes médaillés.
    Les transports n'ont jamais aussi bien fonctionné. Des forces de l'ordre très présentes.
    J'en passe et des meilleurs. On peut dire que la droite dure s'est bien plantée sur le sujet.
    Et oui, c'est pour cela que certains parisiens, qui avaient fuis Paris à cause des J.O, sont revenus à grande vitesse lorsqu'ils ont vu la liesse populaire qu'ils provoquaient.
    Et à l'extrême gauche me direz-vous? 
    Et bien ce n'est pas mieux. Avec eux c'est pendant les J.O que ça se passe. Leur haine de la France et du patriotisme les pousse à l'immonde.
    Pour eux la Palestine passe avant tout. Antisémite, anti-France, tous ces gens sont encore un peu plus démasqués.
    Magnifique ces J.O non?
    Ils ont même servis à nous prouver que l'extrême droite et l'extrême gauche n'aiment pas la France dans ce qu'elle a de plus beau, de plus positif. Pour ceux qui en doutaient encore.
    Si après ça vous votez encore pour ces gens c'est à désespérer de tout.

     


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  • La semaine dernière, Didier ROUSTAN, l'un des plus grands journalistes sportifs de ces 5 dernières décennies, est parti. Pour les amoureux du football de ma génération il incarnait un ton différent, plus moderne, plus rock! Passionné aussi de cinéma il avait compris dès les années 1980 l'importance des images et la manière de mettre en scène le football. Ces reportages possédaient un sens particulier de la narration avec une dose de poésie.

     "Je ne suis pas touché par le vedettariat, j'ai rapidement pris conscience que les gens ne te connaissent pas mais te voient à travers la télé, les louanges ne s'adressent pas à toi en tant que tel". disait-il.

    Voici quelques uns des multiples hommages qui lui sont rendus! « Il était un amoureux du ballon rond, un passionné de tribunes. Bercé par le football à la stéphanoise, il aimait parler de l'ASSE et le faisait si bien. Didier Roustan nous a quittés. Nous, les Verts, saluons sa mémoire et transmettons nos condoléances à ses proches », a commenté le club du Forez.

    Luis Fenandez: « J'ai tellement de peine aujourd'hui... Je suis abattu. Je suis triste. Je perds quelqu'un qui m'était très important. Quelqu'un que j'aimais beaucoup depuis mon époque de joueur. Il avait réalisé un film sur moi qui s'appelait "Rocky" qui était merveilleux. Il m'a fait connaître Maradona au Parc des Princes dans les couloirs lors d'un France-Argentine. Il était d'une simplicité, d'une gentillesse, d'une humilité. Il avait la connaissance du foot. Je ne l'ai jamais entendu dire du mal de quelqu'un d'autre. Je suis bouleversé. Il va nous manquer énormément. »

    Alain Giresse: « C'est une terrible nouvelle... Dans les échanges avec lui, on sentait qu'il aimait le foot. C'était un passionné du jeu, du foot sud-américain. Il avait le feu sacré du football et le respect. On avait une proximité à l'époque... Pour mon dernier match en 1988, il avait fait un reportage, avec toujours ce côté original qu'on aimait. Ce jour-là, à Marseille, il m'avait fait porter un nez de clown pour montrer que je savais m'amuser et avait fait venir Éric Cantona qui avait signé à l'OM.

    Maxime Bossis: « Je me souviens de lui qui nous accompagnait en équipe de France. Il a fait partie des copains, voire des amis des joueurs des années 1980, vu qu'on était pratiquement du même âge. On avait des rapports vraiment fraternels, qui dépassaient le simple cadre de la relation joueur-journaliste. À chaque fois qu'on se revoyait, on évoquait avec nostalgie ces belles années. C'était un touche à tout de génie avec une aisance, une décontraction. Il faisait les choses avec sérieux sans se prendre au sérieux. C'était quelqu'un d'attachant. De différent. Un amoureux du jeu. Un puriste. »

    Daniel BRAVO « Didier Roustan, ce sont mes débuts en pro. À Téléfoot, il m'a fait mon tout premier reportage à l'OGC Nice. Un des plus beaux que j'ai eus. Il avait fait Shakespeare avec un crâne dans la main devant un feu en disant "avoir ou ne pas avoir la grosse tête ?" Et il avait posé la question à mon entourage. Que des choses très originales. C'était un artiste. Un amoureux du foot, du jeu et des joueurs. Avec une personnalité très originale, très gentille. Toujours jovial. Quelqu'un de bon. Je suis très triste aujourd'hui. Il a connu une époque où les joueurs étaient plus proches des journalistes, j'ai chez moi une photo où il m'interviewe dans le vestiaire. C'était beaucoup plus convivial. Didier était comme un copain. Par la suite, à travers son engagement avec Maradona (dans l'Association internationale des joueurs professionnels, ndlr), il a pu contribuer à aider les joueurs en difficulté. C'était quelqu'un de pur qui croyait en ses rêves et défendait les joueurs. »

    Brno Bellone: « C'est pas possible... Je garde un super souvenir de Didier. On était cannois tous les deux. C'est lui qui m'a fait connaître quand il était à Téléfoot. Ensemble on est allé dans mon premier club au Cannet-Rocheville, il a filmé le président, mon père, mon oncle, mon frère... et on est allés au jardin exotique à Monaco, il m'a déguisé en cow-boy. C'est lui qui m'a appelé Lucky Luke. Et ça m'a suivi toute ma carrière. Quand on jouait à l'extérieur, les petits venaient : "Et alors, il est où ton pistolet ?". Et si je perdais le match c'était "oh, la poudre elle est mouillée !". C'était un super mec, un passionné qui connaissait le football. Un fan de Maradona, du beau jeu. C'est pour ça qu'à chaque fois qu'il parlait à L'Équipe TV il était assez dur parce que le football d'aujourd'hui, c'était pas ça pour lui. Il avait la même vision que nous par rapport à l'évolution du foot. Et il voulait défendre le football et les joueurs en s'engageant avec Maradona. »

    « Comment ne pas se lasser du foot ? Savoir rechercher l'humain, la beauté non factice et pas juste la performance. Savoir garder cette forme de folie que la vie nous enlève, ce lien invisible avec l'enfance que doit rester le foot pour susciter l'émerveillement », écrivait-il dans Le Temps

    Didier Roustan a été exposé très tôt. Le Cannois avait 18 ans quand il a débarqué comme stagiaire à la rédaction des sports de TF1, en 1976. "Téléfoot aura été ma chance", disait-il de l'émission culte lancée mi-septembre 1977, où son ton original se démarquait des plus anciens.

    Roustan a interviewé ses autres idoles Johan Cruyff et Pelé, ce dernier avec une panthère en studio, et s'est aussi abimé la santé dans la création d'un syndicat mondial des joueurs, l'AIFP de 1995 à 1999. Il en a fait une dépression en 2002: "J'étais un légume".

    Il etait un nostalgique du football. Il déclarait à propos du foot actuel:"En schématisant à l'extrême, nous sommes passés d'un jeu d'échec à un jeu de dames, d'un film érotique à un film porno", écrit celui qui était resté à la page avec son podcast "Roustan Foot".

    Utilisant les métaphores musicales, Didier citait souvent une de ses chansons préférées, Long Time Gone, de Crosby, Stills & Nash, qui « parle de ce long moment difficile avant l’aube où tu revisites le long chemin parcouru et celui qui reste à accomplir ».


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