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    " A l'origine" de Xavier Giannoli. Un thriller social exeptionnel.

     

    Je viens vous présenter aujourd'hui le film que je considère comme le meilleur film français du 21ème siècle,rien que cela.Et c'est avec quelques années de retard que je vais le faire puisqu'il s'agit d'un film de 2009.Après avoir vu au cinéma le dernier film de Xavier Giannoli, l'excellent "Les illusions perdues", par ailleurs nominé à 15 reprises pour les prochains César, dont le meilleur film et la meilleure réalisation, et après avoir vu le non moins superbe "L'apparition" du même réalisateur en 2018, je me suis dit qu'il était temps de faire un retour sur le parcours de ce réalisateur au talent manifeste, et ce même si je n'avais pas été convaincu par le "Marguerite" de 2015.J'ai tout d'abord vu "Superstar", un film d'une férocité terrible sur les médias. Les chaines d'infos continus et les émissions de talk-shows basés sur le sensationnel en prennent plus que pour leur grade. Un film imparfait mais nécessaire.
    Venons-en maintenant au film de 2009, véritable chef-d’œuvre du cinéma français. Le film s'appelle
    "A l'origine", et pour ceux qui ne l'auraient pas vu, je vous invite à le visionner au plus vite. 
    L'histoire:Philippe Miller est un escroc solitaire qui vit sur les routes.
    Un jour, il découvre par hasard un chantier d'autoroute abandonné, arrêté depuis des années par des écologistes qui voulaient sauver une colonie de scarabées.
    L'arrêt des travaux avait été une catastrophe économique pour les habitants de cette région.
    Philippe y voit la chance de réaliser sa plus belle escroquerie. Mais son mensonge va lui échapper. Un film inspirée d'une histoire vraie.

     

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    La définition qui convient le mieux à cette œuvre c'est "thriller social".J'ai souvent reproché au cinéma français de ne pas s'attarder assez sur le social ces dernières années,
    et ceux qui s'y sont aventurés l'ont souvent traités un peu trop comme un documentaire (Stéphane Brizé, les frères Dardenne). Alors pour une fois qu'un réalisateur traite le sujet avec un talent digne des plus grands il faut le souligner.

    Tout d'abord le cadre, nous sommes dans le Nord de la France. Une région fortement touché par le chômage.On est à la fois surpris et touché par la naïveté de cette population. Mais on la comprend aussi . Le désespoir de leur situation fait passer au second plan les comportements pour le moins surprenants de ce faiseur de miracles venu d'on ne sait ou. C'est qu'ils ont besoin de croire en lui, ils ont absolument besoin de travailler.Ces gens sont touchants, émouvants. De cette jeune femme de ménage au chef de chantier, ils sont ceux que nous côtoyons tous les jours dans la France profonde. Et Xavier Giannoli a très bien su nous les restituer dans ce film si fort.Et puis il y a cet homme, ce petit escroc incarné par un François Cluzet qui trouve le rôle de sa carrière.Il est avant tout ici pour se faire un petit magot facilement. Mais on le sent vite dépassé par son imposture .Il n'y connait rien, il a bien du mal à prendre une décision, il est incapable de faire le moindre discours.Et puis au fil du film on sent qu'il va se passer quelque chose en lui. "Tout est faux" dit-il à un moment dans sa voiture.

    Au fil des jours lui aussi s'attache à ces gens. On le sent de plus en plus mal à l'aise avec la jeune femme de ménage. Peu à peu les remords s'installent en lui . Et puis il y a son histoire d'amour avec la Maire. On connait la puissance de l'amour sur un être humain, sur ce qu'il peut transformer en lui.C'est l'heure de la rédemption. Tout ce qu'il avait mis de coté, il le réinjecte dans les travaux. Se prend-il au jeu ou a-t-il perdu la raison? 
    Un personnage et un film à la Capra, mais un Capra sombre et réaliste.

    Xavier Giannoli réussi  avec "A l'origine" le double exploit de porter un regard social contemporain d'une grande humanité , mais aussi et surtout de nous livrer un film de cinéma d'une intensité exceptionnel. .

    Que ce soit le personnage de Cluzet, ou tous ces seconds rôles qui représentent la population locale, ils sont tous remarquables et touchants. Je n'oublierai pas de sitôt leur histoire si singulière.


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  • Fiorentino Perez et Andrea Agnelli en assassins du football.

     

    Ils sont douze, les douze salopards, les douze traîtres, les douze assassins qui ont décidé de porter un coup fatal au football. Celui-ci était déjà bien malade depuis le début des années 90 et l'arrêt Bosman qui a emmené les clubs dans une dérive financière folle, mais aujourd'hui c'est l'estocade qui est portée à notre sport favori par des dirigeants toujours plus avides d'argent.Des dirigeants qui n'ont jamais touché un ballon de leur vie.µ

    Emmenés par les deux chefs de cette monstruosité, Fiorentino Perez et Andrea Agnelli , ces fous furieux veulent tuer les championnats nationaux. Certains de ces clubs, notamment en Angleterre, sont la propriété de gros investisseurs étrangers qui n'y connaissent rien à ce sport, ni sa culture, ni son histoire. Pour eux c'est juste une source de gros revenus. De plus plusieurs clubs qui sont dans le groupe des douze n'ont jamais gagné la Ligue des Champions. Il s'agit de l'Atlético Madrid, Arsenal, Totthenham, Manchester City.

    Face à cette ignominie voici lE coup de gueule de Gary Neville, ancien défenseur de Manchester United.

    https://sport24.lefigaro.fr/football/ligue-des-champions/actualites/gary-neville-sur-le-projet-de-super-ligue-manchester-united-et-liverpool-me-degoutent-1041055


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  • Bertrand Tavernier laisse une oeuvre incontournable.

    Le 25 mars dernier disparaissait Bertrand Tavernier.
    L'oeuvre du réalisateur occupe une place immense dans le cinéma français de la dernière partie du XXème siècle.
    Avec Tavernier on ne peut qu'aimer le cinéma. Par son oeuvre bien sur, si riche en excellents films, mais aussi par la façon dont il en parle. (ici de son premier film, "L'horloger de Saint-Paul".
     
     
    Tavernier c'est un amour du cinéma inconditionnel, on l'écouterait pendant des heures.
    Ici avec Patrick Brion, parlant du western.
     
     
    Dès son plus jeune âge il est atteint de la tuberculose  et est envoyé au sanatorium.
    L'adolescent devient un fou de littérature.
    Le septième art, l’autre grande passion de sa vie l’occupe très jeune. Etudiant  au lycée Henri IV il fréquente la cinémathèque assidûment .
    Dans le cinéma, Bertrand Tavernier aime tout. Polar, science-fiction, western, comédie musicale, petits et grands films. Il n'a rien à voir avec les cinéastes de la Nouvelle Vague qui renient les générations précédentes. Il revendique son amour pour Renoir, Duvivier, Carné etc... 
     
    L'amour du cinéma est on ne peut plus visible dans l'oeuvre de Bertrand Tavernier . Dans tous ses films on voit qu'il aime le travail bien fait au point de se voir parfois reprocher son académisme. 
    Bien évidemment, le cinéma de Tavernier raconte des histoires fortes, avec de bons dialogues et de bons acteurs.  

    Bertrand Tavernier laisse une oeuvre incontournable.

    C'est tellement préférable de voir des films sans scénario, avec des dialogues insignifiants ou vulgaires, et des acteurs qui viennent de la télévision.
    Tavernier c'est du cinéma comme je l'aime. Un cinéma qui prend des risques, abordant tous les sujets, tous les styles, avec une envie de plaire au plus grand nombre dans sa forme mais d'une grande qualité sur le fond.
    Qui peut lui reprocher?
    A-t-on envie d'avoir un prof qui nous parle de sujets difficiles et qui ne soient compris que par deux ou trois élèves?
     
    Bertrand Tavernier c'est aussi l'amour des acteurs, et sa fidélité aussi, comme avec Philippe Noiret que l'on retrouve aussi dans "Coup de torchon".
     
     
     
    "Un dimanche à la campagne" est l'un des plus grands films de Tavernier, un chef-d'oeuvre.
    Ce film est un sommet de délicatesse, de tendresse, de douceur. C'est aussi et surtout une parabole sur la peinture. Le maître Tavernier nous offre un tableau sublime.
     
    Dans "L627", il nous montre les difficultés de la police pour faire son travail.
    Un film terriblement d'actualité plus de 30 ans après. 
    Un film profondément humain, avec des personnages attachants et beaucoup d'humour aussi. 
     
    Encore un très grand film de Bertrand tavernier avec "Capintaine Conan", avec un Philippe Torreton exceptionnel, qui est sans aucun doute l'un des meilleurs films français qu'on est jamais fait sur la première guerre mondiale.
     
     
    Voici l'hommage de Martin Scorsese:
     
    “Bertrand était tellement passionné qu’il pouvait littéralement vous mettre KO. Il restait assis, pendant des heures et des heures, argumentant pour ou contre un film, un cinéaste, un musicien, un livre ou une décision politique. Au bout d’un moment, terrassé, vous vous demandiez simplement: mais d’où lui vient toute cette énergie?”.
    Aujourd’hui, il m’est très difficile de me dire que je n’aurai plus jamais la chance de recevoir toute cette incroyable énergie. Que je n’aurai plus jamais la chance de rencontrer un homme aussi extraordinaire, un homme tellement irremplaçable.

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  • Mike Campbell et son groupe "Dirty Knobs" sortent leur premier album.

    Mike Campbell a été le guitariste des Heartbrakers pendant pratiquement un demi siècle, jusqu'à la mort de Tom Petty en 2017.Depuis il a intégré  Fleetwood Mac lors de leur dernière tournée mondiale en 2018. Mais en novembre dernier , avec son groupe , "Dirty Knobs", il a sorti son premier album "Wreckless Abandon".
    À propos du groupe, Campbell, qui aura 71 ans le 1er février, explique: «Les Dirty Knobs se sont réunis pour la première fois il y a près de 15 ans, mais Wreckless Abandon est notre premier album . Au fil des ans, les Knobs sont devenus un moyen pour moi de jouer certaines des autres chansons que j'écrivais et de faire circuler cette création entre le travail sur les albums et les tournées avec Tom and the Heartbreakers.
    Les deux premiers morceaux que nous venons d'écouter sonnent très "Petty", mais ce serait très réducteur de réduire l'album de son ancien guitariste à du pur copier-coller.Dans son ensemble l'album des " Dirty Knobs" est plus blues, plus teigneux.
     
     Tout au long de sa carrière Mike Campbell il a joué et composé sur les albums d'artistes aussi importants que Stevie Nicks, Don Henley, Dylan, Jackson Browne, Georges Harrison, Johnny Cash, Tracy Chapman, Roy Orbison...
    Sur ce morceau on est obligé de penser à ZZ TOP.
     Si vous voulez en savoir un peu plus avec ces 2 liens:
     Il n'y a qu'un seul problème avec ce disque, sa pochette.
    Deux derniers morceaux de cet album..
    Cerise sur le gâteau, voici 2 derniers morceaux. Un avec Fleetwood Mac.
    Et un avec Tom Petty bien sur.

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  •  Le Covid 19 n'aura pas eu que des effets négatifs. Il nous a aussi permis de passer des petits moments agréables. Découvrir les vidéos fort sympathiques de la petite famille Fogerty en aura été l'une des plus belles illustrations . Souvent tournées en extérieur et dans la bonne humeur, elles étaient comme un petit bol d'air frais dans ce monde cloitré.

                   

    Dès le début du confinement, John Fogerty avait eu la bonne idée de rassembler autour de lui ses trois enfants ,Shane, 28 ans, Tyler, 27 ans, et Kelsy, 18 ans, et de former avec eux un groupe, Fogerty's Factory. Leurs vidéos , présentées au fil des semaines depuis le printemps dernier ont connu un large succès sur YouTube.

     
    Pendant ces quelques mois le chanteur de 75 ans nous a offert, avec sa petite famille , un bel aperçu de ses compositions, que ce soit en solo ou avec le Creedence  Clearwater Revival .
     
     On trouve aussi parmi ces vidéos quelques reprises.
     
     

    Ces versions sont finalement sorties sous forme d'un album intitulé "Fogerty’s Factory."

    Le disque est un clin d’œil, tant par son titre que par sa couverture, au 50e anniversaire de "Cosmo’s Factory," l’album de Creedence qui a donné naissance aux succès "Up Around the Bend," "Who will Stop the Rain," ou "Travelin’Band" .
     
     
    Si leurs vidéos des Fogerty's Factory ont connu tant de succès c'est aussi parcequ'on a le sentiment qu'il fait bon vivre dans cette famille . Une famille qui semble avoir trouvée la machine à remonter le temps, ou plutôt qui a trouvée celle du temps suspendu, celle qui nous permettrait de vivre éternellement dans les années 70, un monde ou l'amour et le pouvoir des fleurs étaient bien plus fort que le monde de la violence et du pouvoir d'un virus auquel nous nous soumettons.
    Mais Pappy John n'est pas dupe et s'est très bien revenir en 2021. On se souvient  qu'en septembre dernier, l'ancien leader du CCR avait reproché à Trump d'utiliser son morceau "Fortunate Son", sans autorisation, avec ces paroles qui évoquent les avantages dont ont profité les riches lors de la Guerre du Vietnam. Un comble lorsqu'on sait qu'en 1968 Trump aurait réussi à se faire réformer grâce à un médecin, ami de son père. 




    C’est aujourd'hui en musique que s’exprime John Fogerty, avec un nouveau morceau intitulé , "Weeping in the Promised Land". 
    L'ancien leader du CCR y est au piano, avec des chanteurs gospel pour l’accompagner.
    Dans les paroles du morceau, John Fogerty fait allusion aux attaques de Trump envers le Docteur Fauci,  évoque le travail du personnel des soins de santé, et le meurtre de George Floyd. Eternel John!

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