• Pour débuter, celle qui a fait le buzz cette semaine. C'est  Nicole Ferroni  sur la loi européenne du "Secret des affaires", qui a été vue plus de 8 millions de fois.

     

    Parlons d'un film maintenant.

    "Fritz Bauer, un héros allemand" de Lars Kraume.

    Quelques coups de cœur !

    L'histoire:

    En 1957, le juge Fritz Bauer apprend qu'Adolf Eichmann se cache à Buenos Aires. Les tribunaux allemands préfèrent tourner la page plutôt que le soutenir. Fritz Bauer décide alors de faire appel au Mossad, les services secrets israéliens.

    Après l'excellent "Le labyrinthe du silence" de l'année dernière, le cinéma allemand continue de se pencher sur une période trouble de son histoire, celle qui a consisté à cacher la vérité d'une partie des crimes nazis à la nouvelle génération.

    Les instances dirigeantes préféraient tourner la page du nazisme afin d'éviter des procès ­embarrassants qui risquaient d’éclabousser beaucoup de monde. 

    Dans ce film, passionnant malgré une mise en scène un peu trop académique, on découvre que de nombreux SS se sont tranquillement recyclés dans les hautes sphères de l'administration, de l'industrie et de la politique, y compris au plus près du chancelier Adenauer.  Il le sait et les américains aussi, et tout ce petit monde trouve cela très bien. C'est pourquoi les instances dirigeantes préfèrent éviter des procès ­embarrassants qui risqueraient de mettre en cause tout ce beau monde. 

    Alors que depuis les années 80 on s'acharne à nous montrer une image idyllique de l'Allemagne, il est bien de comprendre à travers de tels films que ce pays n'est pas passé de la nuit à la lumière avec la fin de la seconde guerre mondiale, que pendant de longues années encore après la fin de celle-ci il était bien difficile pour des hommes comme Fritz Bauer de s'attaquer à la face la plus sombre de l'histoire de ce pays.

    The Lumineers et leur nouvel album , "Cleopatra" .

    Vous ne connaissez pas ce groupe?

    Vous n'avez jamais entendu leur musique?

    Alors là, je vous arrête de suite, c'est impossible. Deux morceaux de leur premier album ont été utilisés par la pub. 

    Ici pour le Crédit Foncier.

     

    Et celle-ci pour Nescafé.

     

    Voici donc un premier extrait du nouvel album de ce groupe qui s'inspire de Dylan, Springsteen ou encore des Cars.

     

     


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  • "L'avenir" de Mia Hansen-Løve. Intelligent .

    L'histoire:

    Nathalie aime son métier de professeur de philosophie qui  permet à ses élèves de "penser par eux-mêmes". Marié à un autre enseignant aux idées conservatrices et mère de deux grands enfants , elle doit s'occuper de sa mère, un ancien mannequin qui n'a plus toute sa tête. Nathalie s'est embourgeoisée et n'adhère pas forcément aux idées libertaires de Fabien, qui fut son élève. Elle peine à continuer à publier des ouvrages, maltraités par le marketing. Quand son mari la quitte et que sa mère décède, elle décide de prendre un nouveau départ et part rejoindre pour quelques jours dans le Vercors où vit son jeune protégé...

    "L’Avenir" est avant tout un film intelligent mais jamais ennuyeux. C'est d'ailleurs Isabelle Huppert qui parle le mieux du film et de la réalisatrice en déclarant: "Elle fait le portrait d'une intellectuelle, mais de manière sensuelle, légère, très peu intellectuelle".

     Ce film, qui aurait pu être ennuyeux s'il avait été réalisé par un cinéaste pompeux, permet de nous élever grâce au talent de Mia Hansen-Løve. Sa manière d'amener les grands auteurs, de nous faire assister aux cours de cette prof avec ses élèves, l'humour  aussi. Et puis n'oublions pas un Paris magnifiquement filmé, de beaux décors naturels de Bretagne et du Vercors très bien mis en valeur.

    Et puis il y a aussi un parfum du cinéma français des années 70 qui nous fait inévitablement penser au cinéma de Claude Sautet .

    Merci à la réalisatrice Mia Hansen-Løve pour ce joli film. Merci de nous offrir des scènes comme ce moment de douceur suspendue ou Nathalie se reposant au soleil, sur la pelouse du parc des Buttes Chaumont, voit ses feuilles de cours partir au gré du vent . 

    Voici deux avis de spectateurs sur Allociné.

    "Un film qui se regarde comme on lit une oeuvre littéraire, philosophique bien sûr. Que les spectateurs qui seraient un peu rebutés par ce genre de thème sachent que l'image, la mise en scène, l'intérêt et l'affection même pour les personnages aident énormément à s'approprier le message. Rien de pédant. Certes l'action se déroule dans un milieu intellectuel - citations des grands philosophes à l'appui pour jalonner le récit - mais rien de rebutant pour le spectateur lambda pour peu qu'il veuille bien venir au cinéma pour autre chose que les grands succès populaires pas toujours si réussis que ça. Ici tout est finesse, délicatesse, dialogues et situations savamment construits. Les lycéens en terminale littéraire (quelques scènes de cours avec eux) aimeront. Un plus large public aussi. C'est à souhaiter."

    Avis numéro 2:

    "L'avenir pourrait être le titre de tous les films de Mia Hansen-Love tellement la réalisatrice aime à se pencher sur les ruptures de vie et les remises en question indispensables. Le plus souvent, elle s'est tournée vers la jeunesse. Bien que d'un âge mur, l'héroïne de L'avenir, interprétée de façon magistrale par Isabelle Huppert, doit aussi prendre une voie nouvelle à la suite d'événements qui la touchent de près. Et apprendre le lâcher prise, elle, la prof de philosophie si habituée à tout contrôler dans sa vie. Si quelques scènes frisent l'intellectualisme aride, la petite musique de la cinéaste et la lumière qui se dégage de cette chronique emportent l'adhésion. Parce que s'y ajoute une belle dose d'ironie et de dérision grâce notamment à un vieux chat qui met de la fantaisie dans une existence trop bien ordonnée. Les qualités habituelles du cinéma de Mia Hansen-Love se retrouvent également dans cet art de dilater le temps et de construire une narration tout en points de fuite, avec une élégance rare dans la production française."


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  • Il y a tout d'abord le public. Pour la très grande majorité, ils avaient entre 10 et 20 ans dans les années 60. Ils ont juste un demi-siècle de plus, mais toujours cette lueur éternelle dans leur regard pour leur idole. 

    La différence sociale est bien présente dans la salle. La France bourgeoise et parisienne est mêlée à celle plus prolétaire venue de province.On a vraiment le sentiment que pour cette dernière partie du public, Adamo est à l'image de leur vie, l'amour du travail bien fait et une vie sans excès.

    C'est un demi-siècle d'une France qui s'est rarement côtoyée, qui s'est parfois affrontée, mais qui se retrouve ce soir autour d'un artiste qui fait l'unanimité. Ils sont là pour le prouver.

    Le concert pêut commencer

     

    Dans la salle est également présente Chantal Lauby, elle qui avait été jusqu'à  utiliser une chanson du célèbre d'Adamo pour nommer l'un de ses films "Laisse tes mains sur mes hanches", dans lequel il faisait une apparition.

     

    Sans en avoir l'air, le chanteur s'en prend à ses "révolutionnaires soixante-huitard" qui ont oublié leurs idéaux.

    Avec sa douceur et sa sensibilité, il sait trouver les mots juste  pour rappeler que les hommes aussi sont des êtres fragiles, sensibles . Très jolie chanson.

     

    Très belle chanson aussi sur l'amitié.

    10 musiciens dont un quatuor de cordes remarquable . Des cuivres, de la clarinette, l'accordéon, des musiciens qui passent d'un instrument à l'autre avec le même talent. L'artiste ne se moque pas de son public. La voix aussi est intacte, le son est excellent. 

    C'est vrai, je me rends plus souvent aux concerts d'artistes dits "pop-rock", mais c'est un réel "petit bonheur" de retrouver ces chanteurs de "variétés" qui sont les témoins d'une "Douce France", celle de notre enfance. Ils enjoliveront pour toujours la mémoire collective d'une époque ou l'on imaginait l'avenir plus beau que le présent. 

    Ce duo en forme de clin d’œil à "Vous permettez monsieur".

     

    Et puis il y a les grand classiques. Quel bonheur.

    Et pour terminer, emportés par la vague...

     

     

    Une seule conclusion s'impose à cette soirée ...

    Et comme dirait Salvatore, "Merci, merci".

     


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  • "La Passion d'Augustine" de Léa Pool . Un joli film Québécois.

    L'histoire:

    Au Québec, dans les années 1960, Simone Beaulieu, devenue mère Augustine, dirige un couvent. Véritablement passionnée par la musique, elle tente de transmettre cet amour à ses jeunes élèves. La vie de l'établissement va bientôt être bouleversée par deux événements. Le premier étant l'annonce par le gouvernement de l'instauration d'un véritable système d'éducation publique, qui pourrait mettre en péril la mission du couvent. Le deuxième : l'arrivée d'Alice, sa nièce, que lui confie sa sœur, en pleine remise en question. L'adolescente, au tempérament rebelle, fait montre d'un véritable talent pour le piano...

    Ce joli film québécois nous fait obligatoirement penser aux "Choristes" de Christophe Baratier, mais avec quelque chose en plus.

    On est à la moitié des années soixante, quand Vatican II décide de "moderniser" l'église.

    Au-delà de l'ouverture de l'Eglise,"La Passion d'Augustine"  nous montre aussi l'éveil d'une société au monde moderne et à la culture contemporaine.

    C'est aussi un film sur l'émancipation féminine, et qui a l'intelligence de le faire sans jamais sombrer dans le militantisme féministe. On est surtout séduit par de beaux portraits de femmes comme cette sœur qui tient absolument à ce que ces jeunes filles continuent leur éducation musicale, un plus pour qu’elles deviennent des femmes plus libres .

    Et puis il y a la musique. Bach,Mozart,  Beethoven, Chopin, Schubert sont présents . Quant à l'interprétation, il n'est pas question de tricher. Les jeunes filles présentes sont toutes des musiciennes-comédiennes . 

    "La Passion d'Augustine" de Léa Pool . Un joli film Québécois.

    De l'humour. La photographie est magnifique, de belles images du Québec, et puis  la réalisation est de qualité. 

    "Ce n'est pas du tout un film sur la religion mais sur la spiritualité qui s'exprime par la musique" a déclaré sa réalisatrice Léa Pool.

     


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