• "L'avenir" de Mia Hansen-Løve. Intelligent .

    L'histoire:

    Nathalie aime son métier de professeur de philosophie qui  permet à ses élèves de "penser par eux-mêmes". Marié à un autre enseignant aux idées conservatrices et mère de deux grands enfants , elle doit s'occuper de sa mère, un ancien mannequin qui n'a plus toute sa tête. Nathalie s'est embourgeoisée et n'adhère pas forcément aux idées libertaires de Fabien, qui fut son élève. Elle peine à continuer à publier des ouvrages, maltraités par le marketing. Quand son mari la quitte et que sa mère décède, elle décide de prendre un nouveau départ et part rejoindre pour quelques jours dans le Vercors où vit son jeune protégé...

    "L’Avenir" est avant tout un film intelligent mais jamais ennuyeux. C'est d'ailleurs Isabelle Huppert qui parle le mieux du film et de la réalisatrice en déclarant: "Elle fait le portrait d'une intellectuelle, mais de manière sensuelle, légère, très peu intellectuelle".

     Ce film, qui aurait pu être ennuyeux s'il avait été réalisé par un cinéaste pompeux, permet de nous élever grâce au talent de Mia Hansen-Løve. Sa manière d'amener les grands auteurs, de nous faire assister aux cours de cette prof avec ses élèves, l'humour  aussi. Et puis n'oublions pas un Paris magnifiquement filmé, de beaux décors naturels de Bretagne et du Vercors très bien mis en valeur.

    Et puis il y a aussi un parfum du cinéma français des années 70 qui nous fait inévitablement penser au cinéma de Claude Sautet .

    Merci à la réalisatrice Mia Hansen-Løve pour ce joli film. Merci de nous offrir des scènes comme ce moment de douceur suspendue ou Nathalie se reposant au soleil, sur la pelouse du parc des Buttes Chaumont, voit ses feuilles de cours partir au gré du vent . 

    Voici deux avis de spectateurs sur Allociné.

    "Un film qui se regarde comme on lit une oeuvre littéraire, philosophique bien sûr. Que les spectateurs qui seraient un peu rebutés par ce genre de thème sachent que l'image, la mise en scène, l'intérêt et l'affection même pour les personnages aident énormément à s'approprier le message. Rien de pédant. Certes l'action se déroule dans un milieu intellectuel - citations des grands philosophes à l'appui pour jalonner le récit - mais rien de rebutant pour le spectateur lambda pour peu qu'il veuille bien venir au cinéma pour autre chose que les grands succès populaires pas toujours si réussis que ça. Ici tout est finesse, délicatesse, dialogues et situations savamment construits. Les lycéens en terminale littéraire (quelques scènes de cours avec eux) aimeront. Un plus large public aussi. C'est à souhaiter."

    Avis numéro 2:

    "L'avenir pourrait être le titre de tous les films de Mia Hansen-Love tellement la réalisatrice aime à se pencher sur les ruptures de vie et les remises en question indispensables. Le plus souvent, elle s'est tournée vers la jeunesse. Bien que d'un âge mur, l'héroïne de L'avenir, interprétée de façon magistrale par Isabelle Huppert, doit aussi prendre une voie nouvelle à la suite d'événements qui la touchent de près. Et apprendre le lâcher prise, elle, la prof de philosophie si habituée à tout contrôler dans sa vie. Si quelques scènes frisent l'intellectualisme aride, la petite musique de la cinéaste et la lumière qui se dégage de cette chronique emportent l'adhésion. Parce que s'y ajoute une belle dose d'ironie et de dérision grâce notamment à un vieux chat qui met de la fantaisie dans une existence trop bien ordonnée. Les qualités habituelles du cinéma de Mia Hansen-Love se retrouvent également dans cet art de dilater le temps et de construire une narration tout en points de fuite, avec une élégance rare dans la production française."


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  • Il y a tout d'abord le public. Pour la très grande majorité, ils avaient entre 10 et 20 ans dans les années 60. Ils ont juste un demi-siècle de plus, mais toujours cette lueur éternelle dans leur regard pour leur idole. 

    La différence sociale est bien présente dans la salle. La France bourgeoise et parisienne est mêlée à celle plus prolétaire venue de province.On a vraiment le sentiment que pour cette dernière partie du public, Adamo est à l'image de leur vie, l'amour du travail bien fait et une vie sans excès.

    C'est un demi-siècle d'une France qui s'est rarement côtoyée, qui s'est parfois affrontée, mais qui se retrouve ce soir autour d'un artiste qui fait l'unanimité. Ils sont là pour le prouver.

    Le concert pêut commencer

     

    Dans la salle est également présente Chantal Lauby, elle qui avait été jusqu'à  utiliser une chanson du célèbre d'Adamo pour nommer l'un de ses films "Laisse tes mains sur mes hanches", dans lequel il faisait une apparition.

     

    Sans en avoir l'air, le chanteur s'en prend à ses "révolutionnaires soixante-huitard" qui ont oublié leurs idéaux.

    Avec sa douceur et sa sensibilité, il sait trouver les mots juste  pour rappeler que les hommes aussi sont des êtres fragiles, sensibles . Très jolie chanson.

     

    Très belle chanson aussi sur l'amitié.

    10 musiciens dont un quatuor de cordes remarquable . Des cuivres, de la clarinette, l'accordéon, des musiciens qui passent d'un instrument à l'autre avec le même talent. L'artiste ne se moque pas de son public. La voix aussi est intacte, le son est excellent. 

    C'est vrai, je me rends plus souvent aux concerts d'artistes dits "pop-rock", mais c'est un réel "petit bonheur" de retrouver ces chanteurs de "variétés" qui sont les témoins d'une "Douce France", celle de notre enfance. Ils enjoliveront pour toujours la mémoire collective d'une époque ou l'on imaginait l'avenir plus beau que le présent. 

    Ce duo en forme de clin d’œil à "Vous permettez monsieur".

     

    Et puis il y a les grand classiques. Quel bonheur.

    Et pour terminer, emportés par la vague...

     

     

    Une seule conclusion s'impose à cette soirée ...

    Et comme dirait Salvatore, "Merci, merci".

     


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  • "La Passion d'Augustine" de Léa Pool . Un joli film Québécois.

    L'histoire:

    Au Québec, dans les années 1960, Simone Beaulieu, devenue mère Augustine, dirige un couvent. Véritablement passionnée par la musique, elle tente de transmettre cet amour à ses jeunes élèves. La vie de l'établissement va bientôt être bouleversée par deux événements. Le premier étant l'annonce par le gouvernement de l'instauration d'un véritable système d'éducation publique, qui pourrait mettre en péril la mission du couvent. Le deuxième : l'arrivée d'Alice, sa nièce, que lui confie sa sœur, en pleine remise en question. L'adolescente, au tempérament rebelle, fait montre d'un véritable talent pour le piano...

    Ce joli film québécois nous fait obligatoirement penser aux "Choristes" de Christophe Baratier, mais avec quelque chose en plus.

    On est à la moitié des années soixante, quand Vatican II décide de "moderniser" l'église.

    Au-delà de l'ouverture de l'Eglise,"La Passion d'Augustine"  nous montre aussi l'éveil d'une société au monde moderne et à la culture contemporaine.

    C'est aussi un film sur l'émancipation féminine, et qui a l'intelligence de le faire sans jamais sombrer dans le militantisme féministe. On est surtout séduit par de beaux portraits de femmes comme cette sœur qui tient absolument à ce que ces jeunes filles continuent leur éducation musicale, un plus pour qu’elles deviennent des femmes plus libres .

    Et puis il y a la musique. Bach,Mozart,  Beethoven, Chopin, Schubert sont présents . Quant à l'interprétation, il n'est pas question de tricher. Les jeunes filles présentes sont toutes des musiciennes-comédiennes . 

    "La Passion d'Augustine" de Léa Pool . Un joli film Québécois.

    De l'humour. La photographie est magnifique, de belles images du Québec, et puis  la réalisation est de qualité. 

    "Ce n'est pas du tout un film sur la religion mais sur la spiritualité qui s'exprime par la musique" a déclaré sa réalisatrice Léa Pool.

     


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  • L'histoire:

    Nous sommes dans la campagne écossaise, au début du XXe siècle. Fille d’agriculteur, Chris rêve de devenir institutrice. La famille vit sous la coupe d’un père tyrannique et violent. Au fil du temps, les membres de la maisonnée disparaissent un à un et Chris, se retrouve seule à la ferme. La jeune femme rencontre alors Ewan, tombe amoureuse, se marie… mais l’année 1914 approche.

     "Sunset Song" est l'adaptation d’un roman de Lewis Grassic Gibbon paru en 1932, et c'est surtout le film le plus beau de ce début d'année.

    Beau par la qualité de ses images, de ses plans, de sa lumière, des décors, de la reconstitution historique, de l'histoire, de la narration, des chants, de l'interprétation et de la grâce de l'actrice Agyness Deyn qui est tout simplement extraordinaire pour son premier grand rôle.

    La lumière de Michael McDonouh et la réalisation de Terence Davies, faite de douceur et de délicatesse , font que ce film est intemporel.

    En admirant cette jeune Criss  on ne peut s’empêcher de penser à "Tess" de Polanski, ou encore à "La Leçon de piano" de Jane Campion. Quant à la qualité de l'image et de la lumière, c'est du coté de Kubrik et son "Barry Lyndon" qu'il faut regarder.

    Un sens exacerbé du romanesque et de la mélancolie. L’importance du chant, cette ode au courage des femmes, aux mystères de l’existence ne manque ni de souffle ni de grandeur.

    Vous admirez une toile d'une pureté exceptionnelle et vous vous imaginez que celle-ci commence à prendre vie, lentement, sans vous heurter, avec grâce et intelligence. C'est le sentiment que l'on a en visionnant ce film si particulier.

     

    P.S

    2 films à voir également:

    "Remember" de Atom Egoyan.

    Un vieil homme, survivant de l'Holocauste, parcourt les États-Unis pour se venger d'un passé qu'il ne cesse d'oublier.

     

    Critique d'un blogueur que je partage:

    "Superbe film, une sorte de road movie à travers les USA (quel régal d'entendre ces voix rauques américaines, ces accents si prononcés, que de souvenirs), un film qui a une belle photo, une belle lenteur et un pitch assez étonnant, et aussi des acteurs sur lesquels le temps a accompli sa vengeance (Martin Landau (mission impossible) à peine reconnaissable, Bruno Ganz décomposé par les rides)... L'idée est celle (tout le monde a lu le synopsis) d'une vengeance sur fond de camp de concentration, autant dire qu'il y a quelque chose de glacial dans cette histoire, empreinte de nuances mortifères et d'émotions savamment dosées par la mise en scène....Atom Egoyan est un réalisateur rare et original, ce film sort de sa production ordinaire par son classicisme et son imaginaire.....Il est touchant et il serait dommage de le rater...."

    A noter que dans son ensemble, la presse dite  "intello", n'a guère aimé ce film.

    Voici par exemple ce que dit Télérama:

    "Le suspense est fâcheux et la mise en scène, empesée. Quant au rebondissement final, il est carrément déplaisant : concernant la Shoah, on n'utilise pas la mémoire comme un simple ingrédient de thriller."

     

    "Médecin de campagne" de Thomas Lilti

    Tous les habitants, dans ce coin de campagne, peuvent compter sur Jean-Pierre, le médecin qui les ausculte, les soigne et les rassure jour et nuit, 7 jours sur 7. Malade à son tour, Jean-Pierre voit débarquer Nathalie,  médecin depuis peu, venue de l’hôpital pour le seconder. Mais parviendra-t-elle à s’adapter à cette nouvelle vie et à remplacer celui qui se croyait… irremplaçable ?

     

    Tout d'abord Marianne Denicourt et François Cluzet sont remarquables.

    Lu sur "Allociné" :

    "Faire un film sincère et profondément humain n’est pas chose facile. Quand en plus on s’attaque à la population des campagnes Française, la caricature est souvent de mise. « Médecin de Campagne » parvient pourtant à être juste et fait un bel hommage à une profession qui est encore plus difficile à exercer en campagne. François Cluzet est totalement crédible en médecin de patelin paumé et ses patients me font penser aux habitants du village de mes grands-parents ! Dureté, solidarité, caractères, croyances, fidélité… On y retrouve ce qui fait la force et le charme des habitants des campagnes, défauts inclus. Un film juste, militant, sensible, qui passe mieux qu’une pilule.". 


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  • Elliot Murphy au New Morning.

    Après Tanita Tikaram jeudi soir au New Morning, rendez-vous au même endroit le lendemain, et dans un registre différent, avec Elliot Murphy.

    Tout d'abord , qui est Elliot Murphy?

    Pour être honnête je le connaissais assez mal avant d'aller à ce concert. J'avais déjà entendu quelques uns de ses morceaux, je le connaissais de réputation depuis les années 80, mais rien de plus.

    Voici donc ce que j'ai trouvé sur le personnage.

    Né le 16 mars 1949 à New York, il joue dans des petits groupes amateurs de blues à l'adolescence.

    Il part ensuite pour l'Europe dans le but de renforcer sa formation de musicien, tout en jouant dans les rues . En 1973, Elliott Murphy enregistre son premier album "Aquashow", un album qui reçoit un accueil triomphal de la part des critiques .

    Il est alors présenté comme le nouveau Dylan, le nouveau Lou Reed ou le F. Scott Fitzgerald du Rock'n'roll.  Rien que çà.

    Suivent Lost Generation en 1975, Night Lights en 1976 et Just a Story From America en 1977 qui ne rencontrent pas le succès escompté auprès du grand public.

    Voyant que le public américain ne semble pas apprécier sa musique, il part pour Paris ou il vit depuis de nombreuses années avec sa femme Françoise et son fils .

     A l’inverse du public américain, les Européens et principalement les Français semblent plus sensibles à ce style folk rock et à son approche littéraire tout à fait particulière.

    Il est rejoint en 1996 par le guitariste français Olivier Durand (ex Little Bob Story). 

    Elliott Murphy parcourt l’Europe avec un nombre impressionnant de concerts. Formidable artiste, il enflamme les salles et se donne sans compter. (J'ai pu vérifier)

    En plus de sa carrière musicale, Murphy a plusieurs écrits à son actif. Plusieurs de ses articles paraissent dans les magazines Rolling Stone et Spin, entre autres. Il publie aussi un roman semi-autobiographique ’’Cold and Electric’’ et deux collections de nouvelles.

    En 2012, Elliott Murphy est honoré de la Médaille de Vermeil par la ville de Paris pour sa carrière de musicien et d’écrivain.

    En 2015, Elliott a obtenu les honneurs de Chevalier des Arts et Lettres par le ministère de la culture.

    Pour Elliott Murphy, la musique et la littérature  sont indispensables car c’est l’art qui nous console, nous élève et nous rend heureux.

    C'est donc cet artiste pour le moins particulier qui était au New Morning les 25 et 26 mars .

    Il faut savoir que l'artiste se produit tous les ans, et depuis de longues années, dans cette salle si particulière.

    Le public présent est vraiment un public de connaisseurs, voir de fans. Pour eux il s'agit d'un événement annuel qu'il ne raterait pour rien au monde.

    Elliot Murphy le sait, il leur parle comme on parle à des potes tout au long du concert . 

    On est en famille. C'est d'ailleurs son épouse qui présente le spectacle. Elle nous dit comment va se dérouler le concert, que la première partie sera exclusivement consacrée à l'interprétation en entier de son second album sorti en 1974, "Lost Génération".

    Et puis il y a son fils qui fait parti du groupe, qui est au milieu des musiciens normands qui accompagnent Elliot depuis de longues années.

    Voici un titre de cet album, et de cette première partie.

    A l'entracte, les fans sont un peu déçus par cette première heure. Il ne reconnaisse pas tout à fait leur Elliot .

    Mais ils vont rapidement changer d'avis à son retour. Un second concert débute, et quel concert.

     

    Et pour le rappel , on a eu droit (entre autres) à ça


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